Nucléaire iranien: Les négociateurs trouveront-ils un accord d'ici vendredi?
IRAN•Les négociateurs sont sur la corde raide alors que deux ans de réunions n'ont pas réussi à aboutir à un compromis...20 Minutes avec AFP
Echanges téléphoniques entre Washington et Vienne, reprise d'exténuantes tractations dans la capitale autrichienne: les négociateurs des grandes puissances et de l'Iran étaient jeudi sur la corde raide pour tenter de conclure dans les prochaines heures un accord sur le nucléaire iranien.
«C'est un jour sans fin»
Une réunion du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) s'est tenue jeudi matin à Vienne en présence de tous les chefs de la diplomatie, à l'exception du Russe Sergueï Lavrov et du Chinois Wang Yi, en Russie pour le sommet des pays émergents des Brics, sommet auquel participe également le président iranien Hassan Rohani. «C'est la même chose qu'il y a neuf mois», a plaisanté le Français Laurent Fabius au début de la réunion, se référant à une précédente session de négociations à Vienne en novembre dernier, au cours de laquelle les négociateurs avaient décidé d'une prolongation des pourparlers. «C'est un jour sans fin», a continué sous les rires l'Américain John Kerry, en référence au film «Groundhog Day» avec Bill Murray, où un homme revit chaque jour la même journée.
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Tension vive
Mais même sous les plaisanteries, la tension reste vive dans cette négociation hors norme, aux enjeux multiples, qui était censée se conclure le 30 juin dernier. Après la réunion du P5+1, John Kerry a retrouvé son homologue Mohammad Javad Zarif en session bilatérale. Les deux hommes, principaux négociateurs du dossier, se connaissent bien désormais, et s'apprécient, même si leurs éclats de voix ont fait trembler ces derniers jours les murs du palace abritant les négociations, selon les médias iraniens.
Le secrétaire d'Etat américain a pris dans la nuit de mercredi à jeudi les instructions du président américain Barack Obama, qui a fait le point par vidéoconférence sur l'état de la négociation. Selon le journal américain en ligne Politico, Barack Obama aurait estimé la possibilité d'un accord à moins de 50%, lors d'un cocktail avec des sénateurs mardi soir.
Compte à rebours
Dans l'idéal, les négociateurs occidentaux souhaiteraient parvenir à un accord au plus tard le 9 juillet à Washington (soit vendredi matin à Vienne compte tenu du décalage horaire), date butoir pour qu'il soit présenté au Congrès américain et examiné dans les trente jours. Au-delà, vacances parlementaires obligent, l'examen du texte serait reporté de deux mois. Mais aucune fumée blanche ne semblait se dégager jeudi matin à Vienne, où les spéculations ont repris de plus belle sur une possible prolongation des discussions.
Des négociations depuis deux ans
Depuis près de deux ans, les grandes puissances et l'Iran recherchent un accord qui se dérobe sans cesse sous leurs pieds, en raison de la complexité technique et de l'importance des enjeux. La communauté internationale veut placer le programme nucléaire iranien sous étroit contrôle, afin de s'assurer que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée de sanctions imposées depuis une décennie.
Les négociateurs ont un texte sur la table, une centaine de pages dont cinq annexes techniques, mais les choix les plus difficiles restent à faire. L'un des problèmes les plus aigus concerne les sanctions imposées à l'Iran et les modalités de leur levée, que Téhéran réclame au plus vite.
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