MONDEMigrants: L'UE renonce aux quotas obligatoires pour aider l'Italie et la Grèce

Migrants: L'UE renonce aux quotas obligatoires pour aider l'Italie et la Grèce

MONDELe président du Conseil européen a soutenu l'idée d'un mécanisme basé sur le volontariat...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a confirmé jeudi l'absence de consensus parmi les Etats membres sur l'idée d'imposer des quotas pour la répartition d'une partie des demandeurs d'asile arrivés en Italie et en Grèce afin de soulager ces deux pays et a évoqué un mécanisme de solidarité volontaire.

«Il n'y a pas d'accord entre les Etats pour des quotas obligatoires de migrants», a-t-il déclaré à l'ouverture d'un sommet européen consacré en bonne partie à la crise migratoire. Il a soutenu l'idée d'un mécanisme basé sur le volontariat, mais celui-ci «ne pourra être crédible qu'à la condition que les Etats prennent des engagements crédibles et significatifs d'ici à la fin du mois de juillet», a-t-il ajouté. «Un mécanisme volontaire ne peut être une excuse pour ne rien faire», a-t-il insisté. «Une solidarité sans sacrifices c'est de l'hypocrisie», a-t-il averti.

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Hollande veut conjuguer «solidarité» et «responsabilité»

De son côté le président français François Hollande a de nouveau plaidé pour conjuguer «solidarité» et «responsabilité» face à l'afflux de migrants via la Méditerranée. «Il faut être capable d'accueillir, d'enregistrer, de faire une distinction entre réfugiés et migrants», a-t-il dit en arrivant au sommet, «chaque pays doit prendre des engagements».

Plus de 100.000 personnes sont clandestinement entrées dans l'UE depuis le début de l'année par la Méditerranée ou par la Turquie, selon l'agence européenne Frontex. La Commission européenne veut imposer aux États de se partager la prise en charge de 40.000 migrants demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Érythrée arrivés en Italie et en Grèce depuis le 15 avril pour témoigner leur solidarité avec ces deux pays, et a proposé à cette fin des critères de répartition.

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Mais la mesure divise. «Nous sommes prêts à nous montrer solidaires, mais la proposition de la Commission européenne n'est pas proportionnée», a affirmé à son arrivée le Premier ministre de l'Estonie Taavi Roivas. «Il faut renégocier les critères de répartition», a-t-il précisé. «Tous les pays doivent prendre leur part de responsabilité», a pour sa part soutenu le Premier ministre belge Charles Michel. «Nous sommes prêts à faire notre part et même plus, mais à la condition que les pays les plus réticents fassent leur part du travail», a-t-il insisté.

Aucune obligation ne figure dans le projet de conclusions

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a annoncé son intention de maintenir sa proposition malgré l'opposition des Etats membres.

Aucune obligation ne figure dans le projet de conclusions qui sera soumis jeudi aux dirigeants européens et dont l'AFP a obtenu une copie. Les chefs d'Etat ou de gouvernement sont seulement appelés à «donner leur accord à la relocalisation sur deux ans de 40.000 personnes arrivées en Italie et en Grèce et ayant besoin d'une protection provisoire».

La répartition sera discutée par les ministres de l'Intérieur les 9 et 10 juillet à Luxembourg. Elle doit être effective à la fin du mois de juillet.