Migrants: Le ministre italien de l'Intérieur fustige une «attitude de haine envers le Sud»
MONDE•Certaines régions du nord de l'Italie, les plus riches de la péninsule, ne veulent accueillir les migrants...20 Minutes avec AFP
Le refus des présidents de plusieurs régions du Nord de l'Italie d'accueillir plus de migrants sur leur sol, est «une attitude de haine insupportable envers le Sud» du pays, a déclaré lundi le ministère italien de l'Intérieur, Angelino Alfano.
«Nous considérons (cette attitude) de la part des régions (du Nord) comme profondément injuste, notamment envers celles du Sud, qui ont aidé l'Etat à affronter cette urgence», a déclaré Angelino Alfano, Sicilien d'origine, lors d'une conférence de presse commune à Rome avec le commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos.
Arrivée de 50.000 migrants depuis le début de l'année
Interrogé lors de la conférence de presse de clôture du G7 au château d'Elmau (Allemagne), le Premier ministre Matteo Renzi a abondé dans le sens de son ministre en ajoutant même que «les communes qui accueilleraient des migrants seraient récompensées financièrement».
A Rome, Angelino Alfano a ajouté que le gouvernement demandait une «égale répartition des migrants sur le sol italien, comme nous demandons une égale répartition des migrants en Europe».
A ses côtés, Dimitris Avramopoulos a réitéré le «soutien» et la «solidarité» de l'Union européenne à l'Italie, «qui n'est aucunement seule» face au problème.
Répartition décidée par Rome
Dimanche, alors que le nombre de migrants ayant débarqué sur les côtes italiennes dépassait les 50.000 depuis le début de l'année, trois importantes régions de l'Italie du Nord ont prévenu qu'elles refuseraient désormais d'accueillir de nouveaux migrants (Ligurie, Lombardie, Vénétie).
Roberto Maroni, le gouverneur de la Lombardie, a affirmé dimanche qu'il allait écrire aux maires et préfets de sa région lundi pour leur demander de ne plus accueillir «d'immigrants illégaux», dont la répartition est décidée par Rome, menaçant dans le cas contraire de leur réduire les fonds alloués par la région.
La Lombardie, région la plus riche d'Italie, accueille actuellement 9% des quelque 76.000 migrants du pays, la Vénétie 4% et la Ligurie 2%. La Sicile, pour sa part, en abrite 22%, selon des chiffres officiels.