Iran: Instagram rouvre le compte dédié à l'imam Khomeiny
RÉSEAUX SOCIAUX•Dans un e-mail, Instagram avait annoncé la semaine dernière la suppression du compte @EmamKhomeini sans explication...20 Minutes avec AFP
Le réseau de partage de photos Instagram a rouvert ce lundi un compte dédié à l’imam Khomeiny, quelques jours après l’avoir supprimé, et alors que la République islamique d'Iran s’apprête à célébrer le 26e anniversaire de la mort de son fondateur.
Le compte @EmamKhomeini, qui publiait quotidiennement des photos rares ou jamais diffusées de Ruhollah Khomeiny, était suivi par 100.000 personnes et avait un stock de 500 clichés. Les médias iraniens avaient rapporté sa suppression la semaine dernière.
« Dans un e-mail, Instagram a annoncé la suppression de la page (…) et n’a fourni comme explication que la réponse automatique sur l’interdiction des contenus violents, pornographiques ou à caractère publicitaire », ont expliqué les médias, citant un compte Instagram dédié au Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei (@Khamenei_ir).
Le compte @Emamkhomeini était toutefois de nouveau disponible ce lundi soir. « Après que nous avons suivi cette affaire, après les protestations des gens et la couverture médiatique en Iran et à l’étranger, ils ont dû le restaurer », annonçait un message sur @Khamenei_ir.
L’Iran, spécialiste de la censure sur Internet
L’Iran, qui compte 40 millions d’internautes sur une population de près de 78 millions, bloque de nombreux sites d’information, à caractère politique ou pornographique ainsi que plusieurs réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook, depuis les grandes manifestations de juin 2009, qui contestaient la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. Mais les Iraniens utilisent des logiciels pour contourner ces interdictions.
L’Iran a également commencé fin 2014 à filtrer Instagram, censurant seulement les contenus jugés « offensants » dans le cadre d’un projet gouvernemental de contrôle sélectif des réseaux sociaux.
Depuis son élection en juin 2013, le président Rohani applique une politique d’ouverture en matière de liberté, notamment en ce qui concerne Internet, s’attirant les critiques des conservateurs et des responsables du pouvoir judiciaire.