COMMERCEHollande à Cuba: Une visite pour marquer l'histoire et conquérir des marchés

Hollande à Cuba: Une visite pour marquer l'histoire et conquérir des marchés

COMMERCEParis veut capitaliser sur des liens resserrés en 2014 par une visite de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius sur l'île...
Mathias Cena

M.C. avec AFP

Une visite historique. Premier chef d'Etat occidental à se rendre à Cuba depuis l'annonce du dégel entre l'île et les Etats-Unis, François Hollande est ce lundi à La Havane pour défendre les intérêts français et européens dans un pays qui aspire à l'ouverture économique.

L'idée de ce voyage «c'est que la France soit la première au nom de l'Europe et parmi les pays occidentaux à pouvoir dire aux Cubains que nous sommes à leur côté s'ils décident eux-mêmes de franchir les étapes nécessaires vers l'ouverture», a expliqué le président à des journalistes avant d'arriver à La Havane dimanche soir.

Dans les Caraïbes, Hollande entame une tournée aux allures de campagne électorale

Sur la voie de la normalisation de ses relations avec les Etats-Unis mais aussi avec l'Europe, Cuba est également engagée dans une «actualisation» progressive de son économie héritée du modèle soviétique qui est aujourd'hui à bout de souffle.

«Disponible» pour un entretien avec Castro

Le président français doit rencontrer lundi soir son homologue Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel dès 2006. La présidence cubaine donnera également un dîner officiel dans la soirée. L'Elysée a par ailleurs dit sa «disponibilité» pour un entretien avec le père de la révolution cubaine, mais celui-ci n'a pas encore été confirmé par La Havane.

Premier président français à visiter l'île depuis plus d'un siècle, François Hollande brûle aussi la politesse aux autres chefs d'Etat occidentaux séduits par les perspectives d'ouverture à Cuba depuis l'annonce choc fin 2014 du dégel avec Washington. A La Havane, Paris entend capitaliser sur des liens resserrés voici un peu plus d'un an par une visite de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius sur l'île. Ce déplacement était venu confirmer l'importance que l'Elysée entend donner à l'Amérique latine dans sa diplomatie.

Les droits de l'homme «nécessairement évoqués»

Au sujet des droits de l'Homme, thème sur lequel le régime cubain est souvent ciblé, François Hollande a indiqué qu'il serait «nécessairement évoqué». Son premier geste lundi matin sera d'ailleurs de remettre la légion d'honneur au Cardinal Jaime Ortega, qui a notamment joué un rôle de médiation pour favoriser la libération de prisonniers politiques. «Je parlerai des droits de l'Homme car chaque fois qu'il y a des prisonniers politiques, chaque fois qu'il y a des manquements à la liberté, la France ne reste pas bouche cousue», a insisté le président français.

Ne pas laisser passer le train de l'ouverture économique à Cuba

Dixième partenaire économique de l'île, la France veut renforcer sa présence sur le marché cubain et ne pas laisser passer le train de l'ouverture économique à Cuba. De nombreux chefs d'entreprises accompagnent François Hollande sur cette tournée au sein d'une délégation comptant pas moins de sept ministres et secrétaires d'Etat.

Quelques contrats doivent être signés lundi, mais «ce n'est pas tant le montant qui va compter que d'accéder à des marchés latino-américains», a insisté le président français. Après St Barthélemy, Saint-Martin, la Martinique, la Guadeloupe et Cuba, la tournée prédidentielle doit s'achever mardi en Haïti.