POLEMIQUELe «Sun» traite les migrants de cafards, vive réaction à l'ONU

Le «Sun» traite les migrants de cafards, vive réaction à l'ONU

POLEMIQUELe Haut-Commissariat aux droits de l'Homme a exhorté Londres de tout faire pour «juguler l'incitation à la haine par les tabloïds britanniques»...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Un éditorial du journal britannique The Sun, traitant les migrants de «cafards» a suscité une vive réaction à l'ONU à Genève, où le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme a exhorté Londres de tout faire pour «juguler l'incitation à la haine par les tabloïds britanniques».

«Dans un langage très similaire à celui employé par le journal Kangura et la Radio des Mille Collines au Rwanda au cours de la période précédant le génocide de 1994, l'éditorialiste du Sun [Katie Hopkins], déclare: "Ne vous trompez pas. Ces migrants sont comme des cafards"», a dénoncé le Haut-Commissariat.

«Montrez-moi des cercueils, je n'en ai toujours rien à faire»

Le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein, a notamment demandé à tous les pays européens d'adopter «une ligne plus ferme sur le racisme et la xénophobie» qui selon lui «sont autorisés, sous le couvert de la liberté d'expression, à alimenter un cercle vicieux de diffamation, d'intolérance et de politisation des migrants et des minorités européennes marginalisées tels que les Roms».

L'article publié le 17 avril par le Sun débute par ces mots: «Montrez-moi des images de cercueils, montrez-moi des corps flottants dans l'eau, faites jouer les violons et montrez-moi des gens maigres qui semblent tristes. Je n'en ai toujours rien à faire». L'éditorialiste du tabloïd plaide aussi pour l'utilisation de canons pour stopper les migrants, déclarant que «faire quelques trous au fond de tout ce qui peut ressembler à un bateau serait également une bonne idée».

Lundi dernier, une ONG britannique, the Society of Black Lawyers, a dénoncé le Sun à la police britannique et demandé une enquête pour déterminer si cet article pourrait constituer une incitation à la haine raciale, au regard de la loi sur l'ordre public de 1986. «Les attaques verbales sournoises contre les migrants et les demandeurs d'asile par les tabloïds britanniques se poursuivent depuis trop longtemps, sans être contestées d'un point de vue légal. Je suis un défenseur inflexible de la liberté d'expression (...), mais cette liberté n'est pas absolue», a encore déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein.