Assange, 1.000 jours de claustration à l'ambassade d'Equateur à Londres
Lundi 16 mars, cela fera exactement mille jours que Julian Assange vit reclus à l'ambassade d'Equateur à Londres, surveillée nuit et jour par la police et où la justice suédoise propose désormais de le rencontrer.© 2015 AFP
Lundi 16 mars, cela fera exactement mille jours que Julian Assange vit reclus à l'ambassade d'Equateur à Londres, surveillée nuit et jour par la police et où la justice suédoise propose désormais de le rencontrer.
Lorsque le fondateur de Wikileaks a trouvé refuge le 19 juin 2012 dans l'immeuble en brique rouge situé à Knightsbridge, il pensait rester «entre six mois et deux ans».
Près de trois ans plus tard, il y est toujours, pour échapper à une extradition vers la Suède où il est accusé d'agressions sexuelles, qu'il nie. L'Australien de 43 ans redoute, en cas de comparution en Suède, d'être in fine envoyé et poursuivi aux Etats-Unis pour son rôle dans la publication par Wikileaks de 250.000 télégrammes diplomatiques américains et 500.000 rapports militaires classés secret défense.
Confiné dans l'appartement qui sert d'ambassade à l'Equateur, à un jet de pierre du magasin de luxe Harrods, il vit dans des conditions spartiates.
Son univers se résume à un petit bureau transformé en chambre équipé d'une cabine de douche et d'une kitchenette.
Un tapis de course et une lampe à bronzer, pour éviter le rachitisme, améliorent l'ordinaire, même si les photos récentes du «cyberwarrior» montrent un homme au visage très pâle.
Entre quelques visites de personnalités, telle Yoko Ono, il se réfugie dans le travail, profitant d'une bonne connexion internet, élément essentiel pour l'ancien hacker.
Cet endroit, Julian Assange ne le quitte jamais, Scotland Yard ayant prévenu qu'il serait arrêté sur le champ s'il posait ne serait-ce qu'un orteil sur la voie publique.
A cause de la présence d'Assange, l'ambassade est gardée nuit et jour par la police qui refuse de préciser combien de fonctionnaires sont affectés à cette mission.
Scotland Yard a chiffré l'année dernière à près de 11.000 euros par jour le coût de sa surveillance, comprenant le salaire des policiers, heures supplémentaires incluses, ainsi que l'usage de véhicules, de bureaux et d'équipement informatique.
Wikileaks, qui a monté un site internet pour dénoncer ce «gaspillage gouvernemental» (govwaste.co.uk), dit que le coût global a franchi la barre des dix millions de livres, soit plus de treize millions d'euros. L'équivalent, dit le site, de plus de huit millions de repas gratuits pour les pauvres, 40.000 nuits d'hôpital ou le salaire annuel de 476 instituteurs.
Ces chiffres soulèvent des critiques au Royaume-Uni. Le maire de Londres, Boris Johnson, a qualifié dès 2013 la situation d«absolument ridicule».
L'Equateur se montre, lui, d'un soutien sans faille et a de nouveau garanti l'asile politique à Assange «aussi longtemps que nécessaire», en novembre après la confirmation par la justice suédoise du mandat d'arrêt européen à son encontre.