Ukraine: Un cessez-le-feu fragile dans l’Est rebelle
MONDE•Une accalmie a été constatée dans la nuit après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, mais les Ukrainiens doutent de la solidité de cet accord…A.Ch. avec AFP
La nuit a été plus silencieuse que d’habitude dans l’Est de l’Ukraine. Le cessez-le-feu, première étape d’un plan de paix destiné à mettre fin au conflit qui a fait plus de 5.500 morts en 10 mois, est entré en vigueur dans la nuit de samedi à dimanche. Malgré quelques tirs isolés, ayant entraîné la mort de deux civils, les forces ukrainiennes et les rebelles prorusses ont globalement respecté le cessez-le-feu. Vladimir Poutine, le président ukrainien Petro Porochenko, François Hollande et Angela Merkel feront ensemble dimanche un «premier point» sur l'application du cessez-le-feu en Ukraine.
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Moscou doit pouver sa volonté de calmer le jeu
Mais à Donetsk, place forte des rebelles prorusses, les habitants doutent que cette accalmie soit durable: «J'ai du mal à croire que le cessez-le feu va être respecté longtemps, raconte un habitat de Donetsk un quartier touché par des tirs d'artillerie depuis huit mois. «Mais même quelques jours, ce serait déjà pas mal. Cela permettra peut-être de nous rétablir l'eau, le gaz et l'électricité. Notre maison est privée de tout depuis des bombardements le 12 janvier.» Dans la république de Lougansk, l’autre région séparatiste de l’Est de l’Ukraine, le cessez-le-feu a été émaillé par des tirs isolés qui ont fait deux victimes civiles.
Vladimir Poutine avait réaffirmé ce samedi, lors d’un entretien téléphonique avec Angela Merkel et François Hollande, son attachement au respect du cessez-le-feu. «Vladimir Poutine a lui-même dit que les rebelles étaient prêts au cessez-le-feu», selon l'Elysée. Le respect du cessez-le-feu sera un test pour la Russie, qui doit prouver sa volonté de calmer le jeu en Ukraine. Les soldats ukrainiens qui s’accordaient ce dimanche matin un peu de répit après les combats violents qui ont eu lieu dans la ville de Debaltseve, ne sont pas convaincus du recul des rebelles prorusses: «Il y a de l'espoir bien sûr, mais il est petit», a déclaré un soldat interrogé par l’AFP.