POLITIQUEVIDEO. Argentine: Les difficultés s'accumulent pour Cristina Kirchner

VIDEO. Argentine: Les difficultés s'accumulent pour Cristina Kirchner

POLITIQUEAlors que les élections présidentielles sont prévues pour octobre 2015, la Présidente argentine accumule faux pas à l'international et critiques après la mort mystérieuse du procureur qui enquêtait sur elle...
Oihana Gabriel

O.G.

Elle croyait faire un bon mot… mais s’est retrouvé moquée par la twittosphère. Cristina Kirchner, la Présidente argentine, a fait un faux pas mercredi lors de son voyage en Chine. En ironisant sur l’accent chinois sur Twitter, la Présidente s’est attiré les foudres de certains intertnautes. Une maladresse dont Cristina Kirchner s’est rapidement excusée. Mais cette fausse note secondaire vient s’ajouter à de réelles difficultés pour le pouvoir argentin.

« Sorry. ¿Sabes qué? Es que es tanto el exceso del ridículo y el absurdo, que sólo se digiere con humor. Sino son muy, pero muy tóxicos. — Cristina Kirchner (@CFKArgentina) February 4, 2015 »

Le pouvoir tremble après la mort du procureur Nisman

En effet, ce même mercredi, deux mille personnes ont manifesté à Buenos Aires pour exiger l'élucidation de la mort du procureur Alberto Nisman, retrouvé mort le 18 janvier, une balle dans la tête, à la veille de son audition devant le Congrès. Quelques jours plus tôt, il avait remis à la justice un dossier dans lequel il accusait le pouvoir argentin d'avoir favorisé l'impunité de dirigeants iraniens, soupçonnés d'avoir commandité l'attentat de la mutuelle juive AMIA (1994, 85 morts). «Je suis Nisman», le slogan fleurit dans les manifestations en Argentine pour demander que la lumière soit faite sur cette mort mystérieuse.

Suicide ou assassinat, cette enquête aux airs de film noir fait scandale. Ce même mercredi, la presse dévoile qu’Alberto Nisman, envisageait de demander la détention de la présidente Cristina Kirchner pour entrave à la justice.

Un pays au bord du gouffre économique

Mais la contestation politique grandissante s’ajoute à des problèmes économiques de taille. L’Argentine paye un lourd tribut depuis le début de la crise économique de 2008. En janvier 2014, le gouvernement argentin a dévalué le peso de près de 20%. La 3e économie d'Amérique latine a été classée en «défaut de paiement partiel» fin juillet. Pendant que les voyants d'alerte s'allument - récession, baisse de la production automobile, chute de la consommation, recul du cours du soja - et que le pays est empêtré dans son litige sur la dette avec des fonds «vautours» américains, l'écart augmente entre le taux de change officiel (un dollar pour 8,4 pesos) et celui du circuit informel (1 pour 14,2).

Une situation préoccupante car Buenos Aires doit payer pour 11 milliards d'échéances de dette en 2015. Une année qui risque à nouveau d’être très dure pour l’économie du pays. Selon un rapport datant de septembre 2014, la chute des cours de céréales comme le soja ou le maïs devrait nuire à l'économie argentine en 2015, avec une baisse de revenus en devises estimée à 15% par rapport à 2014.

Soupçons de corruption

Dans ce contexte, l'opposition n'a cessé de dénoncer des scandales de corruption. En ligne de mire notamment, le retournement brutal du camp Kirchner l'égard de Clarin, principal groupe multimédia d'Argentine. «La lune de miel a duré jusqu'au moment où Nestor Kirchner, voulant une participation au capital, a essuyé un refus. Du jour au lendemain, le groupe est devenu l'ennemi à abattre. "Clarin ment", crient les Kirchner à chaque meeting», relatait en 2013 Le Monde dans un bilan de dix ans de kirchnérisme.

Autre point noir: l'enrichissement personnel des Kirchner qui ont amassé, selon leur propre déclaration patrimoniale, une fortune de 55 millions de pesos (11 millions d'euros), soit une augmentation supérieure à 700% depuis l'élection de Nestor en 2003.

Retrouvez en vidéo les accusations du procureur Nisman