ETATS-UNISUSA 2016: Les cinq favoris républicains

USA 2016: Romney out, qui sont les favoris républicains pour affronter Clinton?

ETATS-UNISL'ex-candidat à la présidentielle jette officiellement l'éponge...
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correpondant aux Etats-Unis,

Il faisait durer le suspense. Finalement, Mitt Romney ne sera pas candidat à l'investiture républicaine. Il l'a officiellement annoncé à ses supporters, vendredi, dans une conférence téléphonique. «Après avoir réfléchi considérablement, j'ai décidé qu'il était mieux de donner une chance à d'autres leaders du parti de devenir notre prochain candidat», explique-t-il. La voie est désormais libre, et cinq républicains se détachent. Leur problème: selon les sondages actuels, ils perdent tous –largement– dans un éventuel duel face à la grande favorite démocrate, Hillary Clinton, qui devrait attendre un peu avant de se lancer.

1. Jeb Bush, Bush III

Dans la famille Bush, je demande le petit frère. Il explore pour l'instant «activement» une candidature, a commencé de lever des fonds et embauché un ancien cadre de la campagne de Romney.

Ses points forts: L'ex-gouverneur de Floride est relativement modéré. Il fait peu d'erreurs et devrait réaliser un meilleur score que ses adversaires sur le vote latino: sa femme est hispanique et il parle couramment l'espagnol.

Ses points faibles: Son nom. Logiquement, les républicains vont faire campagne sur le changement, après huit ans d'Obama. S’appeler «Bush» complique la tâche. Sortir de la primaire ne sera pas facile, alors qu'il sera attaqué sur sa droite par les ultra-conservateurs. Romney a toutefois prouvé que c'était possible.

2. Marco Rubio, le benjamin

A 43 ans, il est est plus jeune qu'Obama en 2007. Mais le sénateur de Floride est loin d'être un bleu: ce fils d'émigrés cubains a décroché son premier mandat local à 27 ans. Pas encore candidat, il voyage déjà dans des Etats stratégiques.

Ses points forts: C'est un ultra-conservateur assumé, fiscalement responsable, dur sur l'immigration, qui s'oppose notamment à la levée de l'embargo cubain. C'est le candidat préféré des richissimes frères Koch, qui jouent souvent les faiseurs de roi.

Ses points faibles: Son avantage lors de la primaire deviendra son handicap lors de l'élection. Battre Hillary Clinton serait compliqué, notamment avec des positions rigides sur la science ou l'avortement. Le jeune sénateur stresse facilement, comme lors de l'incident «de la bouteille d'eau» lors d'un discours télévisé.

3. Rand Paul, le franc-tireur libertarien

Son père, Ron Paul, a été candidat à l'investiture à trois reprises. Rand a émergé en 2010-2012, surfant sur la vague du Tea Party et le mécontentement contre Washington. Sa candidature est une quasi-certitude.

Ses points forts: Son charisme et son franc parler. C'est un peu le Montebourg américain, version républicain/libertarien. Il est plus mesuré que son père, notamment sur l'économie (il ne veut pas supprimer la Réserve fédéral ou revenir à l'or).

Ses points faibles: Ses positions libertariennes sur la politique extérieure difficiles à soutenir face aux faucons républicains. Il a fait de l'obstruction au Sénat pendant 13 heures pour s'opposer aux frappes de drones en Irak et en Afghanistan.

4. Ted Cruz, Mr Tea Party

Il porte le costume-cravate par-dessus des bottes de cowboy. Ce Texan adoubé par le Tea Party s'est révélé en terrassant le candidat officiel du parti républicain lors de la primaire d'une sénatoriale, en 2012. Il songe «sérieusement» à se présenter.

Ses points forts: Sa ligne droite et l'habileté de son message. Malgré sa rhétorique populiste anti-establishment, il est passé par Princeton et Harvard, et il est devenu le plus jeune avocat général du Texas. Selon le stratège républicain Ari Fleisher, Cruz sera un candidat «redoutable» pour la primaire.

Ses points faible: Sa ligne droitière. Il veut interdire le mariage gay, autoriser les armes d'assaut, supprimer la neutralité du Net, supprime l'Obamacare. Mettre le cap au centre pour l'élection sera impossible.

5.Chris Christie, le centriste

Christie est l'un des rares républicains à avoir remporté deux mandats successifs en terres démocrates, comme gouverneur du New Jersey. Il voulait se présenter en 2012 mais a préféré attendre son heure.

Ses points forts: Son pragmatisme et une certaine authenticité. Il s'est affiché avec Obama pendant l'ouragan Sandy. Il parle sans langue de bois, avec une bonhomie qui n'a pas disparu malgré ses 40 kilos perdus après la pose d'un anneau gastrique. Dans le New Jersey, il a réussi à séduire l'électorat indépendant.

Ses points faibles: Il n'est pas assez à droite. Selon l'expert statistiques Nate Silver, ses chances de passer le barrage d'une primaire sont quasi-nulles. Il a des casseroles avec le «bridgegate», une affaire dans laquelle l'un de ses subordonnés a fait bloquer un pont new-yorkais pour embarrasser un maire démocrate qui refusait de le soutenir.

Les autres

Sarah Palin entretient le suspense mais une candidature serait surprenante. L'ancien candidat Mike Huckabee continue de rassembler à droite. L'outsider afro-américain Ben Carson monte. Le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, aimerait bien y aller tandis que le colistier de Mitt Romney, Paul Ryan, a, lui, officiellement dit non.