MONDEMarche républicaine: Benjamin Netanyahou s’est-il imposé dans le cortège?

Marche républicaine: Benjamin Netanyahou s’est-il imposé dans le cortège?

MONDELe Premier ministre israélien, qui a participé au rassemblement parisien de dimanche, n'aurait pas vraiment été invité...
Le Premier minisztre israélien Benjamin Netanyahou
Le Premier minisztre israélien Benjamin Netanyahou -  /NEWSCOM/SIPA
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas marchant ensemble contre le terrorisme: l’image était belle, mais les coulisses de l’événement pourraient être moins glorieuses. Non invité à la marche républicaine pour éviter tout élément de «division», le Premier ministre israélien s’est finalement forcé une place dans le cortège, obligeant Paris à convier également le leader palestinien Mahmoud Abbas.

Si Netanyahou vient, Abbas aussi

D’après la chaîne israélienne Arutz 2, la France préférait éviter toute mention du conflit israélo-palestinien dans la manifestation parisienne. Benjamin Netanyahou aurait dans un premier temps accepté de ne pas participer au rassemblement et aurait officiellement justifié son absence par des raisons de sécurité. Mais samedi soir, après l’annonce de la participation du ministre des Affaires étrangères Avidgor Liberman et du ministre de l’économie (et dirigeant d’extrême droite) Naftali Bennett, Benjamin Netanyahou a changé d’avis.

Apprenant sa volonté de se joindre à la marche, l’Elysée a aussitôt informé Israël que la France convierait également le leader palestinien Mahmoud Abbas, et qu’une rencontre entre ce dernier et le président Hollande était prévue samedi soir. Il en fallait plus pour décourager Benjamin Netanyahou, qui a maintenu son déplacement et qui aurait un peu forcé la main de François Hollande pour avoir un carton d’invitation officiel.

Une présence polémique

Ce lundi matin, le ministre des Affaires étrangères israélien a toutefois indiqué que Paris ne s’était jamais opposée à la présence de Benjamin Netanyahou: «Il n’y a pas eu de message émanant de l’Elysée disant que Netanyahou était indésirable», a déclaré Avidgor Liberman.

La polémique n’a toutefois pas pris fin quant à la présence du Premier ministre israélien: en visite ce lundi sur les lieux de la prise d’otages de vendredi dernier, Benjamin Netanyahou est accusé de récupérer les attentats à Paris pour servir la cause israélienne. Ses déclarations contradictoires sur les juifs de France font débat: déclarant samedi soir que «tous les juifs qui voudront immigrer en Israël seront accueillis chaleureusement et à bras ouverts», il a changé de discours dimanche soir à la Grande synagogue de Paris où il a déclaré: «Vous avez le droit de vivre en sécurité et en paix dans chaque endroit où vous choisirez de vivre», ajoutant: «en particulier en France». Sa visite prévue ce lundi dans l’hypermarché casher où quatre personnes ont été tuées vendredi devrait encore faire jaser.