«Charlie Hebdo»: Les suspects interdits de vol aux Etats-Unis, Saïd Kouachi a été entraîné au Yémen
MONDE•Selon des informations du renseignement américain...Philippe Berry
Le chaînon manquant commence à se préciser. Saïd Kouachi, l'aîné des deux suspects recherchés par les autorités, a voyagé au Yémen en 2011 où il s'était entraîné au maniement des armes. Une source du renseignement américain l'affirme, sous couvert d'anonymat, à plusieurs médias dont NBC News et le New York Times.
«Vous direz aux médias que c’est Al-Qaïda au Yémen», avaient dit les suspects, selon le témoignage d'un agent immobilier auprès de 20 Minutes peu après l'attaque à Charlie Hebdo.
Entraîné par Al-Qaïda au Yémen
Lors de son voyage, Saïd Kouachi a été entraîné par un membre d'Al-Qaïda au Yémen avant de rentrer en France. On ne sait pas s'il a côtoyé l'influent islamiste américain Anwar al-Awlaki, tué par la suite par une frappe de drone américaine.
Saïd Kouachi et son cadet Chérif, condamné en 2008 à trois ans de prison en France pour sa participation à la «filière irakienne» du 19e arrondissement, avaient été placés depuis «des années» sur la liste noire américaine du terrorisme, qui comprend environ un million de suspects. Ils étaient également sur la «no fly list», une liste beaucoup plus restrictive de passagers interdits de vol aux Etats-Unis, qui ne compte que 47.000 noms.
«En périphérie des affaires de son frère»
Saïd Kouachi a été «formellement reconnu sur photo comme agresseur», a annoncé Bernard Cazeneuve, jeudi. «Domicilié à Reims» et «sans emploi», il «n'a jamais été poursuivi ou condamné mais apparaissait en périphérie des affaires de son frère» cadet, précise le ministre de l'Intérieur.
Plusieurs questions restent sans réponse. Comment Saïd Kouachi a-t-il pu se rendre au Yémen sans éveiller les soupçons des autorités françaises. Chérif Kouachi a-t-il été suivi à sa sortie de prison? Y a-t-il eu des manquements dans la communication et le partage d'informations entre Washington et Paris? Selon Bernard Cazeneuve, les deux frères étaient «sous surveillance» mais «il n'y avait pas d'élément les concernant témoignant de l'imminence d'un attentat». Jusqu'à ce qu'il soit trop tard.