Grèce: Les députés face à un choix crucial pour l'avenir de leur pays
ELECTION•Ils doivent voter pour ou contre le candidat proposé par le gouvernement à la Présidence de la République...20 Minutes avec AFP
Les députés grecs ont en main lundi un choix crucial, élire ou non le candidat proposé par le gouvernement à la Présidence de la République: si c'est non, ils favorisent l'arrivée au pouvoir du parti anti-austérité Syriza, une perspective qui inquiète les créanciers du pays. A midi heure locale (11h heure française), les 300 députés se lèveront chacun à leur tour à l'appel de leur nom pour dire au choix «Stavros Dimas», ou simplement «présent».
Dans le premier cas, ils manifesteront leur accord avec le choix de cet ancien Commissaire européen pour succéder en mars à Carolos Papoulias, au poste honorifique de Président de la République. Dans le second, ils signifieront leur opposition, moins à Dimas qu'à la poursuite de la politique d'austérité qui pèse depuis quatre ans sur les Grecs, sous l'égide du gouvernement de coalition droite-socialistes du conservateur Antonis Samaras.
«Lancer la Grèce dans une nouvelle aventure»
Au vu des deux premiers tours, les 17 et 23 décembre, il semble quasi-impossible que Dimas réunisse sur son nom les 180 voix nécessaires. Il en a obtenu 160 au premier tour, et 168 au deuxième après que Samaras eut promis d'avancer à fin 2015 les législatives programmées pour juin 2016 si Dimas était élu. En cas d'échec, le Parlement sera dissous dans les dix jours, et des élections législatives auront lieu, sans doute le 25 janvier ou le 1er février.
Samaras est apparu samedi à la télévision publique NERIT, semblant résigné à cette perspective, même s'il a assuré «avoir fait et faire encore tout ce qui est en son pouvoir» pour éviter de telles élections. Il a morigéné par avance les petits partis qui s'allieraient objectivement à Syriza, favori des sondages, pour «lancer la Grèce dans une nouvelle aventure».
Le gouvernement «se prépare à affronter tous les remous»
Le ministre des Finances Guikas Hardouvelis a même brandi dimanche le spectre de la ruine des petits épargnants, sous couvert de rassurer: le gouvernement «se prépare à affronter tous les remous», a-t-il dit, il est bien armé grâce «à ses lois sauvegardant l'épargne» des Grecs, à «ses relations constantes avec les autres états membres de l'UE», et sa manière de rester «en alerte et vigilant».
Une manière de décrire avec emphase l'arrivée du parti Syriza d'Alexis Tsipras comme un risque majeur, même si la période n'est pas forcément propice aux grands bouleversements: la Grèce, qui espérait en finir cette fin d'année avec la troïka de ses créanciers (UE, FMI et BCE), engagés depuis 2010 à lui fournir 240 milliards d'euros de prêts en échanges de réformes drastiques, a dû en effet accepter un allongement jusqu'en février des programmes d'aide.