Daesh: La coalition et Bachar al-Assad s'opposent sur l'efficacité des frappes aériennes
MOYEN-ORIENT•Le président syrien estime que la campagne de la coalition n'a servi à rien...N.Beu. avec AFP
Le fait de s'être trouvé un ennemi commun, Daesh, n'a pas rendu Bachar al-Assad et la coalition plus raccords. Alors quecette dernière, réunie à Bruxelles, s'est félicitée ce mercredi de l'efficacité des frappes aériennes sur le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie, Bachar al-Assad s'est exprimé dans une interview à Paris-Match pour affirmer le contraire.
Les frappes aériennes en Syrie de la coalition dirigée par Washington contre le groupe Etat islamique sont inefficaces, juge ainsi le président syrien, dans un entretien au magazine français dont des extraits ont été diffusés mercredi. Ces interventions aériennes «nous auraient certainement aidés si elles étaient sérieuses et efficaces». «Nous n'avons constaté aucun changement» et «il n'y a pas eu de résultats réels après deux mois des campagnes menées par la coalition», estime le président syrien.
«On ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes. Des forces terrestres qui connaissent la géographie et agissent en même temps sont indispensables. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu de résultats réels après deux mois des campagnes menées par la coalition», ajoute le président syrien.
Les cinq axes de la lutte
De leur côté, la soixantaine de pays membres de la coalition contre Daesh a assuré que leur campagne «commence à montrer des résultats», à l'issue d'une réunion ministérielle à Bruxelles. «L'avancée de l'EI/Daech à travers la Syrie et en Irak est en train d'être stoppée. Les forces irakiennes et les forces du gouvernement régional du Kurdistan, avec le soutien des frappes aériennes de la coalition, regagnent du terrain en Irak», a indiqué la coalition dans un communiqué.
Les membres de la coalition, qui compte des pays occidentaux et des pays arabes, «ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble dans le cadre d'une stratégie commune, multiforme et de long terme pour affaiblir et vaincre l'EI». Ils ont «insisté» sur cinq axes dans la lutte contre le groupe djihadiste: «accroître l'effort militaire, stopper le flux de combattants étrangers, couper l'accès aux financements, s'attaquer au problème de l'aide humanitaire et délégitimer» l'EI.
Les participants à la réunion ont «salué l'intervention du Premier ministre irakien, Haidar al-Abadi, qui a détaillé le plan de son gouvernement pour vaincre EI/Daech en combinant des mesures sécuritaires, politiques et économiques». Ils ont prévu de tenir des rencontres au niveau ministériel «aussi souvent que nécessaire» et «au plus tard d'ici six mois».