ETHIQUECancer incurable: Brittany Maynard, la malade dont le suicide bouleverse l’Amérique

Cancer incurable: Brittany Maynard, la malade dont le suicide bouleverse l’Amérique

ETHIQUECondamnée à mourir, la jeune femme avait dû déménager pour bénéficier d'une injection de barbituriques…
Romain Scotto

R.S. avec AFP

«Au revoir à tous mes chers amis et à ma famille que j'aime. Aujourd'hui est le jour que j'ai choisi pour mourir avec dignité, compte tenu de ma maladie en phase terminale.» Cette fois, le message d’adieu de Brittany Maynard était bien le dernier. Décédée samedi dernier après avoir ingéré une dose létale de médicaments barbituriques, cette Américaine de 29 ans avait émis l'idée de repousser de quelques jours la date programmée de sa mort, comme elle l’expliquait dans une vidéo ayant récemment ému tout le pays.

Visionné plus de 9,5 millions de fois sur YouTube, cet extrait a largement été partagé sur les réseaux sociaux et a relancé le débat sur l’euthanasie aux Etats-Unis. Cette jeune mariée de 29 ans, condamnée à être emportée dans les six mois à venir par un cancer du cerveau, avait émis le souhait de mourir dans la dignité plutôt que dans la souffrance.

Contrainte de déménager dans l'Oregon

Sean Crowley, un porte-parole de l'association Compassion and Choices, qui milite pour le droit à l'euthanasie, a déclaré qu'elle était décédée paisiblement à son domicile samedi. «Brittany est morte, mais son amour de la vie et de la nature, sa passion et son esprit survivent», a ajouté Barbara Lee Coombs, présidente de l'organisation qui a soutenu Brittany Maynard.

Pour pouvoir mettre fin à ses jours, cette Californienne avait été contrainte de déménager dans l’Oregon, «l'un des cinq Etats américains ayant légalisé le droit de mourir dans la dignité» avec le Montana, le Vermont, l'Etat de Washington et le Nouveau Mexique, explique la page de son fonds.

Eviter le tourisme de la mort

Un médecin a donc légalement pu lui prescrire les médicaments dont elle avait besoin pour mettre fin à ses jours comme elle le souhaitait, dans sa chambre, entourée de ses proches. Une mort assistée permise par le «Death with Dignity Act» (loi sur la mort avec dignité) adopté par référendum dans cet Etat en 1997. Pour le faire valoir, une lourde procédure est normalement mise en place. Le malade doit fournir plusieurs documents prouvant sa résidence dans l'Oregon qui entend ainsi se protéger du «tourisme de la mort».