Au lendemain d’échanges de tirs dans l’enceinte du parlement canadien, les autorités ont levé le périmètre de sécurité et cherchent actuellement d’éventuels complices du tireur qui a été abattu. Aucune revendication n’a été donnée pour le moment. 20 Minutes fait le point sur les événements.

Retour sur les faits…

Mercredi à 9h52 (15h52 en France), après avoir tiré sur un soldat au Monument aux morts, un homme s'est emparé par la force d'une voiture officielle pour gagner plus rapidement l'entrée du Parlement. «Un homme avec les cheveux noirs assez longs, un foulard sur le bas du visage, était armé d'un fusil» en allant vers la porte principale du Parlement, a raconté un témoin à l'AFP. Peu après, une forte détonation a été entendue, suivie de tirs nourris des policiers. Les échanges de coups de feu ont duré «quelques minutes», a souligné le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu. Le tireur a finalement été abattu par le chef de la sécurité du Parlement, le «sergent d'armes» Kevin Vickers.

Quelle est l'ambiance ce matin dans le pays?

Mercredi, quasiment toute la ville avait été bouclée et les bâtiments officiels fermés. Le maire d'Ottawa Jim Watson a toutefois confirmé la levée du périmètre dans la nuit, assurant que le chef de la police lui avait notifié «qu'il y avait un seul tireur et que ce tireur était mort». Ce jeudi, la Ville de Montréal a toutefois augmenté l'indice de sécurité sur son territoire à la suite de cette fusillade.

Quel est le bilan humain de l’attaque?

Le bilan est de deux morts - dont le tireur - et plusieurs blessés. Mais l'hôpital d'Ottawa a annoncé ce matin que les trois blessés admis hier sont tous sortis de l'établissement. En revanche, un soldat, le caporal Nathan Cirillo, a été tué. Un rassemblement s’est tenu aujourd'hui au cénotaphe en sa mémoire. Il s'agit du deuxième militaire canadien tué en trois jours - un islamiste canadien au volant d'un véhicule avait fauché deux soldats canadiens lundi, tuant l'un d'eux avant d'être abattu- près de Montréal. Le Premier ministre Stephen Harper, avec beaucoup de gravité dans un message télévisé, a qualifié ces événements «d'attaques terroristes».

Un ou plusieurs assaillants?

Après la mort de l'assaillant dans le Parlement, la confusion régnait sur l'existence d'autres tireurs, souligne France Info. Une autre fusillade avait d'abord été évoquée dans un centre commercial de la ville (Centre Rideau) mais l'information a été démentie par la police. S’il n’y aurait pas d’autres tireurs, en revanche il pourrait y avoir des complices.

Qui est le tireur?

Il s’agirait de Michael Zehaf-Bibeau, un homme de 32 ans. Selon Radio-Canada il est né au Canada d'un père libyen et d'une mère québécoise. Le suspect aurait un casier judiciaire au Québec pour une histoire de drogue remontant à une dizaine d'années. Il vivait alors à Montréal. Il a aussi été accusé de vol à Vancouver, à la fin 2011, et accusé d'avoir proféré des menaces fin 2012. Les premiers éléments recueillis sur son parcours indiquent que cet homme s'était converti à l'Islam et récemment radicalisé.

Des responsables canadiens ont confirmé son identité au quotidien Globe and Mail, précisant que ce Canadien était présenté comme «un voyageur à haut risque» par les services de renseignement et s’était fait récemment retirer son passeport.