Le Mali demande des renforts à l'ONU pour lutter contre les djihadistes
MALI•Neuf membres nigériens et un membre sénégalais de la Minusma ont été tués dans des embuscades depuis début octobre dans le nord du Mali...20 Minutes avec AFP
Bamako a demandé mercredi à l'ONU le déploiement d'une «force d'intervention rapide» dans le nord du pays, pour contrer la montée en puissance des djihadistes qui ont mené une série d'attaques meurtrières contre la Mission des Nations unies au Mali (Minusma).
«Peut-être le Conseil (de sécurité) devrait-il envisager la mise en place d'une Force d'intervention rapide capable de lutter efficacement contre les éléments terroristes?», s'est interrogé le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui s'adressait au Conseil par vidéo-conférence depuis Bamako. «Au regard du retour en force des djihadistes», le Conseil doit «prendre urgemment les mesures nécessaires afin que la Minusma soit dotée de moyens appropriés pour exécuter pleinement son mandat», a-t-il affirmé. Il a réclamé «dans les meilleurs délais possibles, la révision du mandat de la Minusma et le renforcement de ses capacités».
La Minusma «seule en première ligne»
Neuf membres nigériens et un membre sénégalais de la Minusma ont été tués dans des embuscades depuis début octobre dans le nord du Mali. Le patron des opérations de maintien de la paix des Nations unies Hervé Ladsous, qui s'adressait aussi au Conseil depuis Bamako, a réaffirmé que l'ONU entendait bien renforcer les moyens de protection et d'action de ses Casques bleus au Mali, en particulier contre les engins explosifs, mais sans donner de détails. «Nous faisons face à toute une série de menaces: roquettes tirées à l'aveuglette, obus de mortiers, attentats suicides, embuscades», a-t-il énuméré.
Selon des diplomates, lors des consultations à huis clos qui ont suivi, il a précisé que la Minusma devait recevoir des hélicoptères de transport et d'attaque ainsi que des véhicules blindés supplémentaires et des drones à long rayon d'action. Les discussions ont aussi porté sur «un renforcement des règles d'engagement de la Minusma».
Dans son allocution devant le Conseil, Hervé Ladsous a lancé un appel général à l'aide, demandant notamment aux groupes armés qui participent aux négociations d'Alger avec le gouvernement et aux voisins du Mali de faire en sorte que «la Minusma ne soit plus une cible». Pour l'instant, a-t-il constaté, avec un contingent français en diminution et des militaires maliens qui brillent par leur absence au Nord, la Minusma se retrouve seule en première ligne.