Ebola: L'Espagne promet de la transparence, Washington parle de «crise mondiale urgente»
EPIDEMIE•Différents pays appellent à agir pour lutter contre l'épidémie...20 Minutes avec AFP
Madrid a promis mercredi de la transparence sur la progression du virus Ebola en Espagne, où un premier cas de contagion hors d'Afrique a été rapporté, alors que les Etats-Unis, où un malade est mort, ont évoqué une «crise mondiale urgente». La Maison Blanche a annoncé mercredi des contrôles renforcés dans cinq aéroports aux Etats-Unis.
Le patient libérien atteint d'Ebola, le premier à avoir été diagnostiqué hors d'Afrique, est décédé mercredi matin à Dallas où il était hospitalisé, a annoncé l'hôpital, quelques minutes avant que le secrétaire d'Etat John Kerry appelle la communauté internationale à faire davantage exigeant une «réponse mondiale urgente».
«Nous devons rester attentifs, mais aussi garder notre calme», a déclaré le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy mercredi matin. Il s'est engagé à la «transparence totale», en assurant que ses partenaires internationaux étaient également informés quotidiennement.
Contamination
«Des cas sporadiques de la maladie due au virus Ebola en Europe sont inévitables. Cela tient aux déplacements entre l'Europe et les pays affectés» d'Afrique de l'Ouest, a déclaré peu après dans un communiqué Zsuzsanna Jakab, directrice régionale pour l'Europe à l'Organisation Mondiale de la Santé. Toutefois le risque d'une propagation en Europe est évitable et extrêmement faible», a-t-elle souligné.
Mardi soir et mercredi matin deux nouvelles personnes, une aide-soignante et une infirmière, ont été admises par précaution à l'hôpital Carlos III de Madrid, traitant les malades d'Ebola. Ces hospitalisations interviennent deux jours après l'annonce de la première contagion hors d'Afrique, touchant Teresa Romero, une aide-soignante de 44 ans qui s'était occupée notamment d'un missionnaire malade rapatrié d'Afrique et décédé le 25 septembre, a annoncé l'hôpital.
Au total, six personnes sont hospitalisées, mais seule Teresa Romero est malade.
Réunion de crise à Londres
A Londres, le Premier ministre britannique David Cameron avait prévu de son côté une «réunion de crise» mercredi, pour évoquer la lutte contre l'épidémie, au lendemain d'un entretien avec le président Ernest Bai Koroma du Sierra Leone, l'un des pays les plus touchés par Ebola.
La fièvre hémorragique Ebola a fait 3.439 morts en Afrique de l'Ouest sur 7.478 cas enregistrés dans cinq pays (Sierra Leone, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal), selon un bilan de l'OMS arrêté au 1er octobre.
Le coût économique d'Ebola pour l'Afrique de l'Ouest pourrait dépasser 32 milliards de dollars d'ici à la fin 2015 si l'épidémie venait à s'étendre hors des trois pays actuellement touchés, selon la Banque mondiale.
A Washington, le chef du commandement militaire des Etats-Unis pour la région Afrique David Rodriguez a annoncé qu'il tablait sur un engagement d'au moins un an des troupes déployées, un contingent qui doit atteindre 3.200 hommes.
Tirant de premières conséquences de cette contamination hors d'Afrique, l'Union européenne a décidé mercredi de «renforcer l'information aux voyageurs et professionnels de la santé» pour prévenir une pénétration du virus Ebola sur le territoire européen.