Le 18 septembre prochain, les Écossais ont rendez-vous avec les urnes. Un jour qui pourrait s’avérer historique si jamais l’indépendance est votée. Longtemps en seconde position, les partisans du «Yes Scotland» ont pris la tête des sondages avec 51 % d’opinions favorables. À quelques jours du référendum, le suspense est à son comble.

Cécile, une internaute de 20 Minutes, vit à Renfrew près de Glasgow. Elle y réside depuis quatre ans avec ses deux enfants âgés de 13 et 18 ans. C’est donc au cœur du débat qu’elle nous dévoile ses impressions.

«Plus la date du référendum approche, plus la mobilisation est forte»

«L’une des particularités du peuple écossais, c’est d’être extrêmement fier et de ne pas se laisser faire par l’Angleterre. Ils voient le "oui" comme une lutte, afin d’évoluer et ne plus dépendre des Britanniques», résume Cécile.

Elle affirme que «plus la date du référendum approche, plus la mobilisation est forte.» «Les habitants de mon village accrochent des drapeaux "Yes Scotland" sur leurs fenêtres ou mettent des stickers sur leur voiture. Les animaux de compagnies portent des costumes pour l’indépendance.»

Frosty, le chat de Cécile. - CÉCILE SACREZ

«Je trouve ça insupportable de traiter un peuple comme un enfant»

Elle s’agace même des campagnes publicitaires qui passent en boucle à la télé: «Tous les jours ils nous expliquent qu’il serait mieux de rester Britanniques et de ne pas être tenté par l’indépendance. Je trouve ça insupportable de traiter un peuple comme un enfant incapable de prendre une décision. Notre gouvernement ne sera pas pire que celui qui siège à Londres.»

Pour Cécile, l’Écosse a tous les moyens pour redevenir un État souverain: «Nous avons des administrations, des infrastructures développées, des universités, de grands hôpitaux et surtout des ressources naturelles.» Elle confirme que si le «oui» l’emporte, il y aurait une rétrocession immédiate des exploitations de pétrole de la Mer du Nord: «Le budget national dépendra de ces gisements. Selon les informations des militants, la manne pétrolière représente dix fois ce que le Royaume-Unis réclamerait à l'Écosse en cas d'indépendance, au titre de participation à la dette nationale.»

Les habitants de Renfrew collent des autocollants sur leur voiture. - CÉCILE SACREZ

«Nous vivrons sereinement avec l’Angleterre»

Si jamais l’Écosse devient indépendante, Cécile assure que les relations avec les Anglais seront bonnes: «Nous avons toujours eu d’excellentes relations commerciales. Nous vivrons sereinement avec l’Angleterre.»

Elle explique que l’attribution des passeports se fera en plusieurs phases: «Au départ il y aura un système de double nationalité. Ensuite il faudra trancher entre un passeport britannique ou écossais. Personnellement, dans douze mois j’aurais la possibilité de changer de nationalité.»

Si l’indépendance de l’Écosse est votée lors du référendum, qui se tiendra le 18 septembre, il faudra cependant attendre le 24 mars 2016 pour qu’elle soit appliquée.

>> Comprenez-vous que l’Écosse veuille devenir indépendante? Serait-ce une mauvaise idée de quitter le Royaume-Uni? Pourquoi? Réagissez dans les commentaires ci-dessous.