MONDECoup d'Etat en Thaïlande après sept mois de crise

Coup d'Etat en Thaïlande après sept mois de crise

MONDEL'armée a renversé le Premier ministe «pour que le pays revienne à la normale»...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'armée a pris le pouvoir ce jeudi en Thaïlande pour tenter de mettre un terme à sept mois de crise politique, forçant tous les manifestants à se disperser et imposant un couvre-feu lors d'un coup d'Etat condamné par la communauté internationale.

Le Premier ministre renversé, Niwattumrong Boonsongpaisan, et son gouvernement se sont vu «ordonner» de «se présenter» au nouveau régime, qui a pris le nom de Conseil national pour le maintien de la paix et de l'ordre.

Plusieurs membres de la famille de l'ancien chef de gouvernement Thaksin Shinawatra, renversé par le précédent putsch de 2006 et qui reste malgré son exil le facteur de division du royaume, sont également convoqués vendredi à 10h (3h GMT).

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Sont notamment visés sa soeur Yingluck, Première ministre destituée fin mai, et Somchai Wongsawat, leur beau-frère, également chassé du pouvoir par la justice en 2008.

L'armée a aussi forcé les manifestants des deux bords, campant dans Bangkok, à rentrer chez eux, et interdit les rassemblements politiques de plus de 5 personnes. Les militants ont largement obtempéré dans les heures qui suivaient.

La Constitution a également été suspendue, à l'exception du Sénat et de la section sur la monarchie.

«Tous les Thaïlandais doivent rester calmes»

Après moins de trois jours de loi martiale, destinée selon l'armée à forcer au dialogue les acteurs civils de la crise politique, le puissant chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, est apparu dans l'après-midi à la télévision afin d'expliquer que le coup était nécessaire, «pour que le pays revienne à la normale».

«Tous les Thaïlandais doivent rester calmes et les fonctionnaires doivent continuer à travailler comme d'habitude», a-t-il ajouté.

Mais un couvre-feu est entré en vigueur à 22h (15h GMT), jusqu'à 05h. Toutes les radios et télévisions, y compris les chaînes étrangères, ont dû interrompre leurs programmes et diffuser les bulletins du nouveau régime.

Une condamnation de la communauté internationale

Ce dernier a également menacé de bloquer les réseaux sociaux en cas de contenu critique.

La communauté internationale, de l'ONU à l'UE, en passant par les Etats-Unis, a condamné le putsch, réclamant un retour rapide à un gouvernement démocratique.

Le président français François Hollande a lui demandé des élections et le respect des «droits et libertés fondamentaux».

Le royaume compte désormais 19 coups d'Etat ou tentatives en 80 ans. Le précédent, en 2006, a entraîné une série de crises politiques faisant descendre tour à tour dans la rue les ennemis et les partisans de Thaksin.

La crise actuelle n'en est que le dernier soubresaut. Elle avait commencé à l'automne par des manifestations réclamant le départ de sa soeur Yingluck, au pouvoir depuis 2011. Elle a été destituée par la justice début mai, mais les manifestants demandaient toujours la fin du «système Thaksin», qu'ils associent à une corruption généralisée.