Les Etats-Unis menacent à mots couverts l'Ouganda après la promulgation d'une loi anti-homosexualité
DIPLOMATIE•Lundi, l'Ouganda a durci la répression de l'homosexualité...20 Minutes avec AFP
La promulgation lundi d'une loi anti-homosexualité par le président de l'Ouganda représente un «triste jour» pour ce pays et le monde entier, a affirmé une proche conseillère du président américain Barack Obama. «Personne ne devrait subir des discriminations, ou être puni pour qui on est ou qui on aime», a déclaré la conseillère de sécurité nationale Susan Rice, sur son compte Twitter.
Au risque d'irriter son allié américain, le président ougandais Yoweri Museveni a finalement promulgué lundi une loi controversée qui durcit la répression de l'homosexualité, disant rejeter les diktats de l'Occident. Les relations homosexuelles sont déjà passibles de la prison à vie en Ouganda mais cette législation, adoptée à une écrasante majorité le 20 décembre par le Parlement, interdit notamment toute «promotion» de l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s'affichant homosexuel(le). Elle a suscité des critiques virulentes de la part des défenseurs des droits de l'Homme et des partenaires occidentaux de l'Ouganda, même si ses dispositions les plus controversées - peine de mort en cas de récidive, de rapport avec un mineur ou en se sachant porteur du virus du sida - ont été abandonnées.
Une loi qui risque de peser sur les relations avec les Etats-Unis
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a menacé à mots couverts Kampala. «Nous sommes en train de réexaminer notre relation avec le gouvernement ougandais pour nous assurer que tout l'éventail de notre engagement, y compris les programmes d'assistance, est conforme à nos principes en matière de non discrimination et reflète nos valeurs», a écrit John Kerry. Kampala est un allié de Washington en Afrique de l'Est, notamment pour la traque de la rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony.
Yoweri Museveni a apposé lundi son paraphe sur une loi controversée durcissant la répression de l'homosexualité, passant outre les mises en garde de son allié américain. Les relations homosexuelles sont déjà passibles de la prison à vie en Ouganda mais cette nouvelle législation, adoptée à une écrasante majorité le 20 décembre par le Parlement, interdit notamment toute «promotion» de l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s'affichant homosexuel(le).
La mise en garde d'Obama
Le 16 février, Barack Obama avait exprimé son inquiétude vis-à-vis de cette loi et prévenu que les relations diplomatiques entre les deux pays pourraient en souffrir. «Comme nous l'avons indiqué au président Museveni, promulguer cette loi compliquera notre relation estimée avec l'Ouganda», avait-il mis en garde. «A l'heure où, tragiquement, nous observons une augmentation des violences et harcèlements contre des membres de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bi et transsexuelle), de la Russie au Nigeria, je salue tous ceux qui, en Ouganda et dans le reste du monde, restent fidèles au respect des droits de l'homme et au droit fondamental à la dignité de tous», selon le président.