Syrie: Quels espoirs après l’échec de Genève II?
DIPLOMATIE•Chaque partie reporte la responsabilité de l’échec sur l’autre et aucune nouvelle discussion n'est à l'ordre du jour…Journaliste 20minutes
Un coup pour rien? Quinze jours après un premier échec, la deuxième session de négociations entre les représentants du gouvernement et l’opposition syrienne s'est achevée samedi à Genève entre régime et opposition sans aucune avancée. La conférence Genève II devait tenter de trouver une solution politique susceptible de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 140.000 morts.
Elle visait aussi à mettre en œuvre un accord international sur une transition en Syrie, signé le 30 juin 2012 à l'issue de la première conférence de paix à Genève, mais jamais appliqué. Pour l’heure, le régime de Damas accuse Ryad (Arabie saoudite) de soutenir et de financer les groupes islamistes et djihadistes qui combattent son armée.
Le régime syrien réfute la théorie de l’échec
L'Arabie saoudite justement a accusé ce lundi le régime du président Bachar al-Assad d'avoir provoqué l'échec des négociations de Genève destinées à mettre fin à trois ans de conflit.
Pour Walim Mouallem, ministre des affaires étrangères syrien, les négociations ne sont pas un échec. Il affirme par ailleurs que des «progrès importants» ont été faits. «La Syrie a approuvé l'ordre du jour proposé par le médiateur mandaté par l’ONU Lakhdar Brahimi, à commencer par le premier point, qui est la question de la violence et de la lutte contre le terrorisme».
Aucune date de reprise des discussions
Le ministre syrien a en revanche critiqué la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis pour avoir accusé le gouvernement syrien d’être responsable de cet échec. Il estime que c’est un problème très complexe qui nécessite un peu plus de temps. Sans oublier que les Etats-Unis accusent la Russie de jouer le jeu du régime de Bachar al-Assad.
>> Echec des négociations sur la Syrie: Kerry accuse la Russie qui accuse les terroristes
Walim Mouallem a dit espérer que Lakhdar Brahimi «soit désireux de continuer ce processus, pour un troisième ou un quatrième round ou autre». «Un troisième round de discussions avec le gouvernement syrien sans parler de transition politique serait une perte de temps», a rétorqué le porte-parole de la délégation de l'opposition, Louai Safi.
Lakhdar Brahimi espère que les deux parties vont réfléchir un peu mieux et reviendront pour appliquer le communiqué de Genève mais aucune date n’a été fixée pour une prochaine reprise.
Des espoirs à terme, des risques dans l’immédiat
Avec l’échec des négociations, jamais les risques de déflagration régionale n’ont semblé aussi grands. Dès vendredi, le président Obama évoquait les moyens d’accentuer la pression sur Damas avec le roi Abdallah II de Jordanie. Le monarque craint plus que tout une montée en puissance des islamistes sur son territoire, favorisée par la chute du régime d’Assad et l’infiltration sans cesse grandissante de combattants étrangers.
A Homs, ce dimanche, plusieurs secteurs ont été bombardés alors que des combats opposaient les rebelles à l'armée à la périphérie. L'opération humanitaire a été suspendue, régime et rebelles s'accusant mutuellement d'entraver le processus.