Clinton, remplacée par Kerry, fait ses adieux au département d'Etat

Clinton, remplacée par Kerry, fait ses adieux au département d'Etat

John Kerry est depuis vendredi soir le nouveau secrétaire d'Etat américain, succédant à Hillary Clinton qui s'est offert un bain de foule au département d'Etat à Washington, pour des adieux entachés par un attentat antiaméricain à Ankara.
© 2013 AFP

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John Kerry est depuis vendredi soir le nouveau secrétaire d'Etat américain, succédant à Hillary Clinton qui s'est offert un bain de foule au département d'Etat à Washington, pour des adieux entachés par un attentat antiaméricain à Ankara.



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Pour ce tout dernier jour orchestré au millimètre, la 67e secrétaire d'Etat américaine a envoyé sa lettre de démission au président Barack Obama, lui exprimant sa «fierté de ce que nous avons accompli ensemble au nom du peuple américain pour nos intérêts et nos valeurs».

M. Kerry, nommé le 21 décembre par le président Obama et confirmé mardi par le Sénat, a été investi en fin de journée au cours d'une cérémonie privée de prestation de serment devant l'un des neuf juges de la Cour suprême.

Le nouveau secrétaire d'Etat s'adressera lundi matin aux 70.000 personnes qui font tourner ce gigantesque ministère et ses 275 postes dans le monde. Sa photo et sa biographie ont déjà chassé celles de Mme Clinton sur le site internet du département d'Etat.

Profitant de ces dernières heures après quatre ans à la tête de la diplomatie américaine, Mme Clinton s'est offert à la mi-journée des adieux dignes d'une «rock star», comme l'a surnommée le New York Times.

Au terme d'une semaine de dîners mondains, conférences et entretiens à la presse, elle a terminé par un bain de foule au milieu de centaines d'employés entassés dans le grand hall du département d'Etat. Tout sourire, sous les applaudissements et les vivats, elle a répété être «très fière du travail que nous avons fait ensemble».

«Vous allez me manquer», a lancé cet animal politique au sommet de sa popularité et que le tout-Washington donne candidate à la présidentielle de 2016.

Mais la fête restera gâchée par l'attentat suicide qui a visé l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.

Un kamikaze, présenté par les autorités turques comme appartenant à un mouvement interdit d'extrême gauche, a fait exploser une bombe à un point de contrôle situé sur un périmètre de sécurité extérieur à l'ambassade, tuant aussi un agent turc de sécurité et blessant gravement une journaliste turque.

Epoque «dangereuse»

La Maison Blanche a condamné «avec la plus grande force» cette attaque suicide «terroriste».

«Nous vivons bien sûr une époque extrêmement complexe et dangereuse», a déploréMme Clinton, disant s'être entretenue avec son homologue turc Ahmet Davutoglu.

Cet attentat survient au moment où les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-BasA viennent de déployer en Turquie, sous couverture de l'Otan, des batteries de missiles sol-air Patriot destinées à la protéger d'éventuelles attaques venues de Syrie.

Des télévisions turques ont également fait un lien avec une possible visite en Turquie fin février du secrétaire d'Etat John Kerry.

L'attentat d'Ankara s'ajoute à une série d'attaques et de menaces qui ont visé ces derniers mois les Etats-Unis dans des pays musulmans.

Le département d'Etat reste traumatisé par l'attentat contre son consulat à Benghazi, en Libye, le 11 septembre dernier. Cette attaque aux armes de guerre et aux explosifs, perpétrée par des miliciens islamistes, avait coûté la vie à l'ambassadeur en Libye et à trois autres agents américains. Mais Washington avait tardé à en reconnaître la nature «terroriste».

A la même époque, les ambassades américaines en Egypte, en Tunisie, au Soudan, au Yémen ou encore au Pakistan avaient été la cible de manifestations violentes ou de menaces provoquées par un film amateur américain islamophobe.

Washington a également perdu à la mi-janvier trois ressortissants tués dans une sanglante prise d'otages dans une usine gazière du sud de l'Algérie.