Attentat en Turquie: Le DHKP-C «a déjà commis un attentat-suicide» l'an dernier
INTERVIEW•Le kamikaze qui s'est fait sauter devant l'ambassade américaine à Ankara ce vendredi appartenait vraisemblablement à ce parti d'extrême gauche...
Propos recueillis par Aurélie Delmas
L'auteur de l'attentat suicide commis vendredi à une entrée de l'ambassade des Etats-Unis à Ankara appartenait à un mouvement interdit d'extrême gauche, le Parti-Front de libération populaire (DHKP-C), d’après le ministre turc de l'Intérieur. 20 Minutes a interrogé Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie, à l’Institut Français des relations Internationales, afin de saisir les enjeux principaux de cet attentat.
Pourriez-vous nous présenter le DHKP-C, dont il semblerait que le kamikaze fasse partie?
Il s’agit d’une organisation turque d’extrême gauche, marxiste-léniniste, qui apparaît dans les années 70, et qui ressemble un peu aux mouvements radicaux allemands ou italiens de cette période-là.
Interdit en Turquie puis pourchassé dans les années 80, le parti est considéré comme une organisation terroriste par l’Union Européenne, les États-Unis et le Canada. On considère parfois que le DHCKP-C collabore avec le PKK, le parti nationaliste kurde, mais ce n’est pas très clair.
Le DHKPC était connu comme une association contestataire, mais on ne sait pas quelles sont ses alliances désormais ni son nouveau combat idéologique.
On en a reparlé récemment car c’est le parti auquel l’étudiante franco-turque jugée pour terrorisme était soupçonnée d’appartenir. Dans les années 2000, ils avaient organisé de très grosses grèves de la faim dans les prisons et, l’an dernier, le DHKP-C a déjà commis un attentat-suicide contre un commissariat, autrement dit dirigé contre l’État turc.
Quelles sont les autres hypothèses?
Tout d’abord il faut rester prudent, aucune revendication n’a été faite et la vie politique est extrêmement opaque. Il y a beaucoup de violences politiques en Turquie. Des mouvements d’extrême-gauche, d’extrême droite des organisations kurdes, comme le PKK très violent – mais qui vise plutôt des cibles turques -, Al-Qaida ou d’autres mouvements islamistes turcs. En 2003, Al-Qaida a lui aussi réalisé des attentats en Turquie.
En bref il existe une multitude de militants prêts à aller jusqu’au sacrifice ultime. C’est une société à la fois très conflictuelle en interne et très sensible aux influences radicales extérieures. Et les mouvements d’opposition sont très fortement réprimés, encore plus depuis l’an dernier.
Il ne faut pas exclure non plus que cette attaque vienne de l’étranger. On pourrait par exemple y voir la main de Bachar al-Assad.
Quelles raisons pourraient pousser un militant turc d’extrême gauche à commettre un attentat devant l’ambassade des États-Unis?
Il y a deux hypothèses, qui ne sont pas contradictoires.
En bref il existe une multitude de militants prêts à aller jusqu’au sacrifice ultime. C’est une société à la fois très conflictuelle en interne et très sensible aux influences radicales extérieures. Et les mouvements d’opposition sont très fortement réprimés, encore plus depuis l’an dernier.
Il ne faut pas exclure non plus que cette attaque vienne de l’étranger. On pourrait par exemple y voir la main de Bachar al-Assad.
Quelles raisons pourraient pousser un militant turc d’extrême gauche à commettre un attentat devant l’ambassade des États-Unis?
Il y a deux hypothèses, qui ne sont pas contradictoires.
En bref il existe une multitude de militants prêts à aller jusqu’au sacrifice ultime. C’est une société à la fois très conflictuelle en interne et très sensible aux influences radicales extérieures. Et les mouvements d’opposition sont très fortement réprimés, encore plus depuis l’an dernier.
Il ne faut pas exclure non plus que cette attaque vienne de l’étranger. On pourrait par exemple y voir la main de Bachar al-Assad.
Quelles raisons pourraient pousser un militant turc d’extrême gauche à commettre un attentat devant l’ambassade des États-Unis?
Il y a deux hypothèses, qui ne sont pas contradictoires.
En bref il existe une multitude de militants prêts à aller jusqu’au sacrifice ultime. C’est une société à la fois très conflictuelle en interne et très sensible aux influences radicales extérieures. Et les mouvements d’opposition sont très fortement réprimés, encore plus depuis l’an dernier.
Il ne faut pas exclure non plus que cette attaque vienne de l’étranger. On pourrait par exemple y voir la main de Bachar al-Assad.
Quelles raisons pourraient pousser un militant turc d’extrême gauche à commettre un attentat devant l’ambassade des États-Unis?
Il y a deux hypothèses, qui ne sont pas contradictoires.
Il se peut que l’acte soit dirigé contre la politique turque. Autrement dit, la coopération d’État avec les Américains qui viennent de déployer sur le territoire turc des missiles sol-air Patriot à la frontière syrienne. Ce serait dans ce cas d’abord une contestation contre l’AKP (parti de centre-droit, au pouvoir en Turquie, ndlr)
Il se peut également que cet acte soit dirigé contre les États-Unis, dont les positions dans la région sont très contestées. D’ailleurs tous les partis d’opposition et l’opinion en général, se retrouvent sur l’anti-américanisme.
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