Dix ans de prison pour crime de lèse-majesté en Thaïlande
•Reuters
Un ancien journaliste d'une revue thaïlandaise a été condamné à une peine de dix ans de prison mercredi pour insulte à la famille royale en application de la loi sur le crime de lèse-majesté, particulièrement sévère. Somyot Prueksakasemsuk a été déclaré coupable d'avoir publié des articles calomniant le roi Bhumibol Adulyadej en 2010 alors qu'il travaillait dans un magazine consacré à l'ancien Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra.
Les articles critiquaient le rôle d'un personnage de fiction mais qui représentait le monarque, avait estimé le ministère public dans un rapport de juillet 2011. Les débats sur le rôle de la monarchie sont interdits en Thaïlande.
«Echec pour la protection et la promotion des droits de l'homme en Thaïlande»
La Haute-Commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a évoqué un «échec pour la protection et la promotion des droits de l'homme en Thaïlande» dans un communiqué publié par ses services à Genève. La décision du tribunal, estime-t-elle, fait partie d'une «tendance inquiétante selon laquelle les accusations de lèse-majesté sont utilisées à des fins politiques.»
La délégation de l'Union européenne en Thaïlande a estimé que le verdict «ternit l'image de la Thaïlande en tant que société libre et démocratique». Le journal De Somyot Prueksakasemsuk, dont le titre anglais est un jeu de mots signifiant «La voix des opprimés», a été fermé peu de temps avant l'arrestation du journaliste, a expliqué une dirigeante du mouvement des «chemises rouges» favorables à Thaksin Shinawatra.
Le roi, qui est âgé de 85 ans et est révéré comme un demi-dieu par ses sujets, est considéré par beaucoup comme un facteur de cohérence nationale.