Comment Melania Trump se la joue comme «Jackie»?
FIRST LADY•Alors que la presse salue la prestation de Natalie Portman dans le biopic « Jackie », Melania Trump semble vouloir lui voler la vedette en utilisant les même recettes…Anne Demoulin
Une First Lady impeccable. Avec ses « tenues élégantes » et ses « yeux rieurs », elle éclipse même son président de mari lors du voyage officiel à Paris en 1961. « Je suis le type qui accompagne Jackie Kennedy », plaisante alors John Fitzgerald Kennedy lors d’une conférence de presse. En 1999, à la question du New York Times : « Quel rôle jouerait Madame Knauss si elle et Monsieur Trump se retrouvaient jamais à la Maison-Blanche ? », la future Melania Trump répond : « Je serai très traditionnelle. Comme Betty Ford ou Jackie Kennedy. Je le soutiendrai. » Alors que la presse salue la prestation de Natalie Portman qui campe Jacqueline Kennedy dans le biopic du Chilien Pablo Larrain, Melania Trump semble vouloir incarner une Jackie, plus vraie que nature.
Comme Jackie, Melania a épousé un vieux milliardaire
Jacqueline Bouvier, mariée en premières noces au 35e président des États-Unis, épouse en secondes noces l’armateur et milliardaire grec Aristote Onassis, de vingt-quatre ans son aîné en 1968. Après avoir été vue comme une épouse soumise et bafouée, comme la veuve de l’Amérique, comme un mythe vivant, Jackie scandalise. Truman Capote la traite de « geisha américaine » et Coco Chanel juge : « On ne peut pas demander à une femme un peu vulgaire de passer le reste de sa vie à pleurer un mort. »
Le mannequin slovène Melania Knauss devient quant à elle la troisième épouse du promoteur et milliardaire Donald Trump en 2005. Il est également son aîné de vingt-quatre ans. À la suite de l’élection et de l’investiture de son mari le 20 janvier 2017, Melania Trump devient l’épouse du 45e président des Etats-Unis, la deuxième First Lady d’origine étrangère près de 200 ans après Adams et la première née dans un pays communiste,
Comme Jackie, Melania préfère rester discrète
Même si Jacqueline Kennedy et Melania Trump ont chacune été qualifiées d’« atout charme » des candidats, elles sont restées en retrait durant les campagnes de leurs époux respectifs. La première, parce qu’elle était enceinte de John Kennedy Jr., la seconde, selon les médias américains, en raison de son accent slave.
Pour le réalisateur Pablo Larrain, Jacqueline Kenendy est « très discrète et impénétrable, elle est peut-être la plus inconnue des femmes connues de notre ère moderne ». « Personne ne me connaît et ne me connaîtra jamais. Cela ne regarde que moi et mon mari », aime à répéter Melania Trump, selon Gala. Jean Wahl Harris, professeur en sciences politiques qui étudie le rôle de la First Lady à l’université de Scranton a confié à USA Today : « Jackie Kennedy voulait protéger ses enfants et elle-même. Melania sera comme cela, elle n’aimera pas s’exprimer en public. »
A la différence de son époux, la First Lady alimente a minima ses comptes sur les réseaux sociaux. Elle a d’ailleurs annoncé en novembre qu’elle s’engagerait, en tant que Première dame, contre le harcèlement sur les réseaux sociaux. Mais Melania Trump paye cher sa discrétion. Pendant la campagne, elle a été victime d’une campagne de slutshaming, à la suite de son discours du 18 juillet à la convention républicaine de Cleveland, très largement inspiré par Michelle Obama et de la publication des clichés d’elle nue, publiés par le New York Post. En novembre, la campagne atteint son apogée avec l’immonde hashtag #RapeMelania (« Violez Melania »).
aLors de la cérémonie d’investiture, les hashtags #FreeMelania (« Libérez Melania ») et #SaveMelania (« Sauvez Melania ») ont fait leur apparition sur la Toile, les internautes imaginant la Première dame, prisonnière et victime de son mari !
Comme Jackie, Melania prend son rôle de mère à cœur
« En ce qui concerne l’évolution de la Première dame, je vois (Melania Trump) nous ramener à un rôle plus traditionnel », estime Jean Wahl Harris. « Je suis une mère à plein-temps. C’est mon premier job », a déclaré Melania Trump dans une interview accordée à Parenting. L’éducation de son fils, Barron Trump, âgé de 10 ans, est la « priorité » de FLOTUS. C’est pourquoi elle a décidé de ne pas emménager à la Maison Blanche avant la fin de l’année scolaire, et de rester dans son appartement new-yorkais, laissant Monsieur seul à Washington, devant la télévision, raconte le New York Times.
« Si vous ne réussissez pas à élever correctement vos enfants, je ne pense pas que quoi que vous fassiez correctement ait encore de l’importance », a déclaré Jacqueline Kennedy qui estimait qu’elle serait d’abord mère et épouse, et ensuite seulement Première dame.
Comme Jackie, Melania Trump aime Franck Sinatra
Le somptueux gala qui marque le début du mandat de l’investiture de JFK le 20 janvier 1961 est organisé par Frank Sinatra et Peter Lawford. En 1975, Jackie Kennedy aura une brève liaison avec le crooner. Melania Trump a choisi avec Donald Trump, My Way, chantée par Franck Sinatra, pour leur première danse au bal de l’investiture.
Comme Jackie, Melania soigne sa décoration
Jacqueline Kennedy et Melania Trump partagent un grand sens de la mode et de la décoration. Avant de rencontrer Donald Trump, Melania Knauss a commencé une carrière de mannequin à 16 ans, tout en préparant son diplôme en design et en architecture à l’Université en Slovénie. La Brune supervisera la nouvelle décoration des appartements privés du 1600, Pennsylvania Avenue. On lui prête un goût exquis pour choisir la porcelaine, selon Gala.
Jackie Kennedy a étudié la littérature et l’histoire de l’art au collège Vassar dans l’Etat de New York et durant son année en France à la Sorbonne et à Grenoble. Jackie Kennedy s’était attelée à superviser la plus importante rénovation de la Maison Blanche.
Comme Jackie, Melania soigne son look
Le top model a rencontré le milliardaire américain dans une soirée organisée en marge de la Fashion Week de New-York en 1998. Melania Knauss était célèbre pour ses photos dans Vogue, Allure, Harper’s Bazaar et Vanity Fair, mais aussi pour des clichés dénudés dans GQ.
Jackie affectionnait les créations des couturiers français comme Hubert de Givenchy, Coco Chanel ou Christian Dior. Comme Jackie, l’épouse de Donald Trump apprécie les grandes maisons françaises. Elle a fait appel pour sa robe de mariée aux services de John Galliano, alors directeur artistique de la maison Dior et à Hervé Pierre pour sa robe de bal, le jour de l’investiture.
« Elle sera une sorte de Jackie Kennedy, une femme très bien habillée qui sera populaire dans les magazines féminins », analyse Katherine Jellison, professeure d’histoire à l’université de l’Ohio.
Vendredi 20 janvier, les observateurs ont souligné les ressemblances de sa tenue bleu ciel signée Ralph Lauren avec celle portée par Jackie Kennedy en 1961 lors de l’investiture de John F. Kennedy. « C’était important pour nous de maintenir et de célébrer la tradition de la création du style iconique américain pour ce moment », a souligné Ralph Lauren dans un communiqué de presse. Une robe bleu azur, une veste courte type boléro et des gants en daim ton sur ton, Melania Trump a perpétué la tradition qui consiste à choisir un couturier américain pour l’investiture.
Jackie Kennedy était aussi très soucieuse de son look. Elle avait fait appel au styliste Oleg Cassini en tant que couturier officiel dès 1960, au maquilleur Peter Lamas pour les soirées, au coiffeur et devait son carré gonflé des années 1960 à son coiffeur américain attitré, Kenneth Battelle.
Comme Jackie Kennedy, Melania Trump est obsédée par son image : Alicia Roi s’occupe de sa garde-robe, Nicole Bryl, de sa mise en beauté et Mordechai Alvow, de sa coiffure. La Première dame entend également aménager une « glam room », une pièce entièrement dédiée à sa mise en beauté, à la Maison Blanche pour être toujours parfaite pour les sorties officielles aux côtés de son mari. Ce n’est donc pas un hasard si en pleine crise diplomatique entre Washington et Mexico, l’édition mexicaine du magazine Vanity Fair a mis en couverture Melania Trump en la présentant comme « la nouvelle Jackie Kennedy ».
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