Le sweat à message a-t-il toujours son mot à dire ?
MODE•Coquin, malicieux, philosophique ou provocateur, le sweat à message est-il toujours d’actualité en 2016 ?Anne Demoulin
Jamais il n’aura été un tel vecteur de messages. « », prône un des sweat-shirts à message de la marque Les Petites Frenchies, « », chantent ceux de la capsule Modetrotter x Benjamin Biolay, « », s’autoproclame celui de Cache-Cache, « », se félicite celui de Lacoste, « », ose celui de French Disorder. Sur le devant de la scène depuis quelques années, le sweat à message a-t-il toujours son mot à dire en 2016 ?
En un mot
Le sweat-shirt fait son apparition dans les années 1920 dans les stades des campus américains. Fruit Of The Loom, Jerzees, Champion ou encore Russel Athletic se disputent sa paternité. Dans les années 1930, Champion dépose le procédé de flocage et lance le hoodie. En 1948, imprime sur son cousin éloigné, le tee-shirt, son slogan « Dew-it-with-Dewey » pour la campagne présidentielle contre Harry S. Truman. Obama peut aller se rhabiller avec son tee-shirt « Progress ». « I like Ike », soutient le sweat à message dans les années 1950, qui se teinte de son iconique gris chiné. Russel Athletic mélange la fibre de coton, blanche, à celle du polyester, noire, afin d’obtenir un vêtement plus résistant. Le sweat à message, tel que nous le portons aujourd’hui, est né dans les années 1950. Dans les années 1980, le sweat fait un carton. Le hip-hop et les sweat-shirts aux logos XXL envahissent les rues de New York. Du sweat-shirt à message à l’imprimé en passant par le sweat à découpe, on frôle l’overdose et le sweat se ringardise.
Le bon mot
Le sweat-shirt scelle officiellement son grand retour en mode imprimé en 2012 avec le sweat-shirt à tête de tigre de . Il se décline, multipliant les couleurs, les graphismes et surtout les messages. Jeux de mots, slogans ou mantras, les sweat-shirts affichent, haut et fort, avec humour les humeurs depuis quelques saisons. Et ce n’est pas près de s’arrêter en 2016.
Le sweat à message a brillé sur les podiums de Lacoste à Saint Laurent en passant par Vetements. Les best-sellers des sweats à message injectent un subtil dosage de positivité et de malice, comme le fameux « La Superbe » de Sézane. Il faut bien choisir ses mots. Le message ne doit pas être ne doit pas être gnangnan pour autant. On évite : « Je suis une princesse » et on valide « » chez Cache Cache, « » chez Zoe Karssen, ou le « » de Claudie Pierlot. Le label japonais est passé maître dans cet art du bon dosage, le très frais label parisien et son « Not from Paris Madame » s’en sort bien également.
Le mot cru
Les marques ont aussi digéré les codes de la culture urbaine underground. Et les paroles crues fleurissent sur les sweats à message. Chez Vetements tout d’abord avec ce , chez Off White avec ce « Shit Happens », et enfin « Go to hell » chez RAD. Human With Attitude reste dans la ligne directrice avec un classique « FUCK OFF », tout comme French Disorder et son « Fuck ». Pas question d’aller trop loin dans la provocation ! On se souvient du scandale du sweat . Le sweat-shirt à message est toujours une bonne idée en 2016 : s’il est oversized, pas porté avec un pantalon de jogging (sauf pour pratiquer un sport, évidemment) et si les mots sont bien choisis. N’oubliez pas que ledit message est supposé en raconter long sur vous !