Une habituée de la Croisette. Catherine Deneuve portait une robe à fleurs et un ruban dans les cheveux lors de sa première montée des marches aux côtés de Jacques Demy pour Les Parapluies de Cherbourg en 1964. « Dans sa robe tendre à son premier festival, l’actrice est devenue le synonyme de la mode française », estime The Hollywood Reporter. La star française de 71 ans ouvre ce mercredi la 68e édition du Festival de Cannes avec La Tête haute de la réalisatrice Emmanuelle Bercot.

A la ville comme à l’écran, Saint Laurent

Egérie du N°5 de Chanel dans les années 1970 devant l’objectif d’Helmut Newton, mascotte des 160 ans du Bon Marché en 2012, Catherine Deneuve incarne une certaine idée de l’élégance à la française. Cette grande amie d’Yves Saint Laurent personnifie l’esprit de la Rive Gauche. Pourquoi ? « J’ai été habillée toute ma vie par Yves Saint Laurent. C’était une grande ­histoire d’amour », confie-t-elle à nos confrères de Paris Match.

« The impossibly beautiful Catherine Deneuve. Just because. #CatherineDeneuve pic.twitter.com/UjP4sp6n4n — David Wagner (@WagnerDavid) April 17, 2015 »

Une histoire qui commence en 1965 lorsque Catherine Deneuve débarque à 22 ans rue Spontini, où Yves Saint Laurent était alors installé et commande « un long fourreau de crêpe blanc, avec un plastron brodé rouge, très slave, très pur, très strict », détaille l’actrice à Elle, « un modèle qui avait déjà près d’un an » pour être présenté à la reine Elisabeth, lors de la Royal Performance.

L’actrice a développé un goût sûr pour la mode grâce à son mari, le photographe de mode Bailey. « J’ai continué à aller chez Saint Laurent. Ce qui, pour ma bourse, était alors quelque chose d’absolument déraisonnable », explique-t-elle encore.

Le couturier l’habillera dès lors à la ville comme à l’écran, dans Belle de jour de Luis Buñuel (1967), Chamade d’Alain Cavalier (1968) et La Sirène du Mississipi de François Truffaut (1969). La petite robe noire à col blanc de Belle de jour fait encore parler d’elle.

« #Deneuve pic.twitter.com/GTqd7M81Wd — Carlo Lottek (@Lotte_kkk) April 25, 2015 »

Le style de Catherine Deneuve se confond parfois avec celui de Saint Laurent. Dans les années 1970, elle popularise le smoking ou encore l’imprimé léopard.

L’imagerie de Jacques Demy

Les costumières de Jacques Demy ne sont pas en reste. En 1964, dans Les Parapluies de Cherbourg, Catherine Deneuve affronte la pluie dans un trench-coat classique Burberry. Le trench, pièce iconique chez Saint Laurent également, restera un basique du dressing de la star.

« Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo pic.twitter.com/ne1zruYh85 — Ivana (@IArtioli) May 5, 2015 »

Ainsi, que le ruban dans les cheveux.

« Catherine Deneuve (on the set of Les Parapluies de Cherbourg | Jacques Demy, 1964) pic.twitter.com/oDmG4oeSMM — Paula S. Santos (@paulaponto) April 22, 2015 »

L’image de la star est ainsi associée à la capeline, portée dans Les Demoiselles de Rochefort en 1967.

« Catherine Deneuve, Francoise Dorleac and Gene Kelly pic.twitter.com/Mi7CMoAery — Gene Kelly Memorise (@GeneKMemorise) May 4, 2015 »

Sa chevelure, sa signature

« Il me semble avoir toujours été blonde », s’exclame l’héroïne de La Tête haute dans Elle, en 1994. Le blond Deneuve aurait été inventé par les coiffeuses Maria et Rosy Carita, en 1963. L’actrice confie désormais sa chevelure au coloriste Christophe Robin.

Elle apparait toujours avec un brushing impeccable, très volumineux. Ce qui lui vaudra de devenir l’ambassadrice d’Elseve Regenium en 2007 pour L’Oréal Paris.

Une posture, sans imposture

En 2009, la comédienne est qualifiée de « présentoir à bijoux » par Rue89, qu’importe. Elle ne renonce pas au port de la vraie fourrure qu’elle affectionne. « Je n’ai jamais porté de fausse fourrure et je n’en porterai jamais. Ces gens de la Peta sont ridicules, a-t-elle ajouté. Je ne suis pas d’accord avec les personnes qui vous disent ce qu’on peut faire ou non ».

Sur le plateau du Petit Journal de Canal + en 2011, elle fume en direct avec le présentateur Yann Barthès et transgresse ainsi la loi Evin qui interdit de fumer pendant les émissions de télévision.

Si Marilyn Monroe incarne l’innocence sexy, Catherine Deneuve personnifie d’une certaine façon la bourgeoise dévergondée. Une belle de toujours.