MODE«David Bowie is» le Thin White Duke de «Station to station»

«David Bowie is» le Thin White Duke de «Station to station»

MODEA l’occasion de l’exposition consacrée à l’artiste à la Philharmonie de Paris à partir du 3 mars, retour chaque jour sur un style emblématique du chanteur. #4 Le dandy…
David Bowie en 1978, pendant la tournée «Station to station».
David Bowie en 1978, pendant la tournée «Station to station». - VILLARD/SIPA
Anne Demoulin

Anne Demoulin

Plus influent que Marie Quant, Kate Moss ou Vivienne Westwood! David Bowie a marqué tout autant la mode que la pop. David Robert Jones s’est réinventé au fil de ses albums et de ses avatars, de Bowie à Ziggy en passant par le Thin White Duke. A l’occasion de l’exposition «David Bowie is», décryptage d’un style emblématique du Britannique le mieux habillé de l’histoire.

L’album «Station to Station»

L’album Diamond Dogs, sorti en 1974, raconte l’histoire d’un nouveau protagoniste, Halloween Jack. Ce dernier est la dernière déclinaison de Ziggy Stardust, et se caractérise par un bandeau qui cache un des yeux de l’artiste.

Halloween Jack (ROGER BAMBER/REX/SIPA)

Petit à petit, David Bowie va se transformer en Thin White Duke (Le Maigre Duc Blanc). Ainsi, sur la pochette de Rebel, Rebel, un des singles de Diamond Dogs, il apparait avec la coupe de cheveux glam-trash de Ziggy, mais avec un costume beaucoup plus sobre.Pochette du single «Rebel, Rebel» (RCA)

Sur la pochette de David Live, le premier album live officiel du chanteur, sorti en 1974, qui retrace la tournée américaine consécutive à la sortie de l'album Diamond Dogs, Bowie porte un costume ultra-épaulé, une esthétique qui marquera la jeunesse du créateur de mode Hedi Slimane.

Pochette de l'album «David Live» (EMI).

La métamorphose de David en Thin White Duke s'achève avec la sortie de l'album Station to station en 1976. Il y mêle la plastic soul du dernier opus, Young Americans aux synthétiseurs et aux rythmes motorik du krautrock des groupes allemands comme Kraftwerk ou Neu. L’album préfigure sa trilogie berlinoise.Pochette de l'album «Station to Station». (EMI)

Le look dandy du Thin White Duke

Cheveux gominés et plaqués en arrière, teint cadavérique, David Bowie arbore des costumes sombres et une chemise blanche. L’artiste, cocaïnomane à l’époque, affiche une silhouette extrêmement fine en 1977 et un tour de taille de 65 cm! Pendant la période de la trilogie berlinoise, il porte des costumes noirs très près du corps, des blousons de cuir cintrés et de grands manteaux.

L'influence dans la mode

«Oui, bien sûr, David Bowie est passionné de mode. Mais dans la vie de tous les jours, il est très normcore, pour employer un terme d’aujourd’hui. Il met la mode au service de son art et de ses performances scéniques. La mode, pour lui, ce sont des costumes pour une mise en scène», explique Victoria Broackes, commissaire de l’expo «David Bowie is». Le Thin White Duke préfigure le look de la new wave. Dries Van Noten a choisi l’incarnation de David Bowie en Thin White Duke pour sa collection automne-hiver 2011, et toutes les silhouettes masculines d'Hedi Slimane, l’actuel directeur artistique de Saint Laurent.

Un Thin White Duke du défilé automne-hiver 2011-2012 Dries Van Noten (BUKAJLO FREDERIC/SIPA)Pochette de l'album «Heroes». (EMI)

Collection automne-hiver 2013-2014 d'Hedi Slimane pour Saint Laurent.