Après les «bobos» et les «hipsters», voici le phénomène «normcore»
STYLE•Les hipsters sont morts, vive le normcore! Explications…Anne Demoulin
Un mot, une tendance, peut-être un phénomène? Tout est pourtant parti d'un malentendu. Le 26 février, dans les colonnes du New York Mag, la journaliste Fiona Duncan constate que l’été dernier dans les rues de Soho, elle peinait à distinguer les jeunes branchés hipsters des touristes de la classe moyenne américaine. Tous se baladent en jeans délavés, sneakers et polaires. Ce non-style, cette normalité absolue du look, elle lui donne un nom, le «normcore».
La future grande tendance de la mode?
Le magazine GQ publie la liste des «10 essentiels du normcore qu’un homme doit avoir». «Est-ce la future grande tendance de la mode? questionne Le Guardian. Le Telegraph fait la liste des «5 icônes britanniques du normcore». «Obama est-il trop normcore pour battre Poutine?» s’interroge Gawker.
En France, Vincent Glad analyse le phénomène pour Slate dans «Le normcore: plus hipster que les plus hipsters, soyez fou: soyez normal». «Etes-vous normcore?» demande déjà Cosmopolitan. Sur Twitter, le mot «normcore», qui n’existait pas il y a une semaine, déchaîne l’intérêt des Internautes. Les marques s’emparent déjà du phénomène. Gap s’autoproclame «fournisseur de normcore depuis 1969» sur Twitter.
Deux concepts confondus
Le mot «normcore» a été inventé par K-Hole, un cabinet de tendances new-yorkais. Mais la journaliste Fiona Duncan, à l’origine du buzz, a confondu deux concepts dans le cahier des tendances du cabinet. Le «normcore» s’appelle en fait «acting basic». Trop tard, le mot et le concept de look complètement normal sont définitivement associés.
Qui de l’œuf ou de la poule? Qui précède, le mot ou la tendance que ce mot désigne? Les «bobos» («bourgeois-bohèmes») sont-ils apparus après livre du journaliste américain Bobos in Paradise: The New Upper Class and How They Got There? Si le mot «normcore» connaît le même succès que «bobo», il s’agit aussi d’un nouveau phénomène culturel.