Fashion Week: Trois questions à Véronique Leroy
MODE – La créatrice belge a présenté sa collection printemps-été 2014 samedi au Palais de Tokyo…Anne Demoulin
Sur fond de Nina Hagen, la créatrice belge Véronique Leroy a présenté son défilé printemps-été 2014 samedi au Palais de Tokyo. La collection évoque l’univers de la thalasso au travers des talons hauts recouverts d'éponge, le nid d’abeille, la bouclette éponge et de subtils jeux de nouages comme pour des serviettes. Blanc optique et noir saturé, longueur maxi ou mini, tenues près du corps ou oversized, ses créations jouent les contrastes.
Deux films ont inspiré cette collection?
Oui. Le premier film est un long métrage de Claire Devers, Noir et blanc, Caméra d’or à Cannes en 1986. C’est une adaptation d’une nouvelle de Tenessee Williams qui raconte les liens entre un masseur et son client. Peu à peu, un rapport de dépendance, de domination se crée entre eux et aboutit à une fin tragique. J’ai toujours été fascinée par cette nouvelle et par le film, que je n’ai vu qu’une fois parce qu’il est difficile à trouver. J’aimais l’atmosphère, la lumière et l’histoire, absolument fascinante. Je suis donc partie de l’idée du spa, du massage, du côté clinique. Le second film, c’est Mortelle randonnée dans lequel il y a une scène où les personnages déambulent dans le jardin du spa d’un très bel hôtel.
D’où la dualité dans votre collection?
Quand j’ai commencé à faire la collection, les pièces étaient déjà en contradiction, longues ou courtes, etc. La dualité, c’est ce que j’ai trouvé au fil de la collection pour me guider et pour la construire. Et au niveau de la mise en scène du défilé, c’est pour cela que dans le final, les mannequins reviennent côte à côte en couple, le dominant et le dominé comme dans le film de Claire Devers. On a même envisagé de les faire défiler ainsi…
Hasard du calendrier, la rétrospective Azzedine Alaïa, chez qui vous avez fait vos débuts, vient d’ouvrir ses portes…
Oui, je suis allée voir l’expo. J’ai été très émue de voir tout ce travail. C’est un maitre, un perfectionniste qui va au bout, au bout, au bout de la perfection.
>> Retrouvez notre diaporama: L'exposition Azzedine Alaïa au Palais Galliera