Une semaine après l'attaque meurtrière menée par les frères Kouachi dans les locaux du journal satirique, un nouveau numéro de Charlie Hebdo est en kiosque. Enfin était en kiosque. Les 3 millions d'exemplaires prévus se sont arrachés en un temps record. Les rotatives ne sont pas prêtes de s'arrêter puisque le tirage de ce numéro exceptionnel va passer à cinq millions d'exemplaires. 

Réalisation: Charlotte Gonthier

Ce numéro 1178 de Charlie Hebdo est bien sûr historique. Si les gens se jettent dessus ce n'est pas toujours par amour de la lecture du journal satirique, c'est aussi et surtout pour le soutenir, pour dire que la liberté d'expression doit perdurer en France.

A numéro exceptionnel, foule exceptionnelle. Les kiosques ont été pris d'assaut ce mercredi matin. Les queues se sont formées très tôt avant même l'ouverture des kiosques. Un kiosquier a déclaré à l'AFP: «Ils auraient dû en prévoir plus, je ne pourrai pas faire face à la demande!»

Les heureux clients à repartir avec un exemplaire sont assez fiers d'eux, de leur geste, de participer à la liberté de la presse et de permettre par ce geste à Charlie de se relever de ses cendres.

Le journal satirique était tiré ces derniers temps à 30.000 exemplaires. Il passe pour ce numéro spécial à 5 millions.

Dès 10 heures du matin plus un seul point de vente n'avait un exemplaire de Charlie dans sa boutique.

Les points de vente seront réapprovisionnés dès l'après-midi du 14 janvier. Et le reste des tirages seront répartis jusqu'au 19 janvier, à raison de 500.000 exemplaires par jour.

En attendant la spéculation autour de cet exemplaire a déjà commencé. Sur le site de vente en ligne eBay, le prix de mise en vente de Tout est pardonné atteignait des sommes pouvant aller jusqu'à 183 euros voir 650 euros, selon l'AFP. Ne vous précipitez pas, les nouveaux exemplaires arrivent dans les kiosques.

Une pensée pour les lecteurs habituels de Charlie Hebdo qui n'ont peut-être pas pu avoir leur journal satirique habituel.

Même si la une ne fait pas l'unanimité, les gens l'ont acheté. «Je suis musulman pratiquant et je pense qu'il faut des limites» à la liberté d'expression, a dit Farez à l'AFP, en cachant de la main la caricature de Mahomet à la sortie d'un marchand de journaux à Marseille. «Mais je l'ai acheté».

En ce jour était aussi enterré Michel Renaud, fondateur du festival Rendez-vous du Carnet de Voyage, qui a trouvé la mort dans les locaux de Charlie Hebdo où il était invité.