Après un chapitre consacré à son éviction de Canal+ par Jean-Marie Messier, Pierre Lescure se raconte dans In the baba (éditions Grasset).

Vous aviez des comptes

à régler avec Messier ?
J'avais envie de raconter, parce que la façon dont ça s'est fait est hors du commun. Qu'il me vire, c'est son droit, mais il aurait pu avoir les tripes de me prévenir !

Vous en profitez pour lui dresser le portrait…
Ce n'est pas là que je suis le plus élégant ! Mais Messier est un cas exemplaire. Malgré son intelligence, il se sent obligé de faire semblant. Lors d'une convention, il présentait Sheryl Crow grâce à un mémo qu'on lui avait préparé. Pourquoi faire semblant de connaître ? Les Américains se marraient.

Pourquoi ne pas avoir continué dans les médias, ?
Pour finir patron d'un groupe de chaînes thématiques ? En presse ? Etienne Mougeotte mourra en conférence de rédaction, moi je préfère qu'il y ait des gens plus jeunes que moi à la tête des médias.

Et vous regardez la télé ?
Le sport, les doc, l'info. « Faites entrer l'accusé », qui tire moins à la ligne que d'autres émissions policières. Je peux me faire avoir par des trucs aussi. J'ai regardé les deux premières de « The Voice » pour voir comment fonctionnait le jury !

Et Canal+, vous regardez ?
Cette chaîne a 28 ans. Très âgé pour une télé ! Difficile de garder une fraîcheur de défricheur, mais ça reste vachement bien. Les fictions ont de la gueule, le sport est un grand standard et, c'est dans les tranches en clair – même s'ils n'ont pas plus le temps de parler qu'ailleurs – que les grands castings viennent. En plus y'a « Bref » !
On parle de vous comme ministre de la Culture !
Non. J'ai mon champion, Hollande, mais être ministre, non. Il faut une vision globale et la capacité à tenir une administration. On a eu une succession de ministres de la Culture qui ne l'avaient pas.