Votre personnage plante sa voiture dans un platane dés le premier épisode, juste après la soirée annonçant la suite de la série comique H qui a fait les joies de Canal+ jusqu’en 2002. Une manière de mettre un point final radical à cette série?

Il fallait enterrer H, même si elle est morte d’elle-même, je ne l’ai pas tuée! Dans le premier épisode, c’est une manière de répondre à la question du public qui voulait H 2, H la suite, H le film, H la BD… On a résisté aux sirènes et au confort de partir sur la suite. Platane est complètement différent. C’est l’aboutissement de plusieurs expériences d’écriture, de jeu, d’une évolution personnelle.

L’humour de Platane joue sur plusieurs registres. Est-ce dû au fait que vous êtes trois auteurs, avec François Reczulski et Hafid F. Benamar?
Si j’avais écrit tout seul Platane, j’aurais mis deux ans de plus. Ce monstre à trois têtes d’écriture a bien fonctionné. On a retenu ce qui nous faisait marrer tous les trois. La comédie de situation est très difficile à écrire, surtout en France où le genre n’est pas très développé et où l’on fait plutôt des comédies sociales.

L’Idée, c’était de prendre tous les défauts qu’on trouve souvent chez les hommes et de les grossir pour arriver à mon personnage. Et ensuite, de mettre ce personnage dans les situations les plus gênantes possibles. Le moteur, c’est la gêne, un ballon de gêne gonflé au maximum jusqu’à ce qu’il explose.

Canal+ était à la recherche de comédies en 26 minutes. C’est la chaîne qui a décidé du format?
Pas du tout! Le 26 minutes, le 22 minutes, c’est le format de mes références anglo saxonnes, The Office, Curb your enthousiasm. La demande de Canal+ a rencontré mon projet personnel, un vrai coup de bol! Je remercie le dieu de l’humour et de la vanne.

Monica Belluci, Pierre Richard, Clotilde Courau, Guillaume Canet… Vous avez embarqué de sacrés guests!
Ils sont plus que des guests, la plupart sont présents sur plusieurs épisodes. On a vraiment écrit chaque rôle pour eux. Monica Belluci et Clotilde Courau ont accepté en même temps. Sur ces deux noms prestigieux, c’était plus facile après pour convaincre les autres.

Vincent Cassel dans un rôle comique, c’est quand même un tournant dans sa carrière!
Il a eu un vrai plaisir à déconner et à jouer sur son image, alors même qu’on a tourné dans des conditions désastreuses, avec moins 15 degrés, du vent, de la boue….il refaisait chaque scène à fond, sans se plaindre.

Vous vous préparez déjà à une deuxième saison?
Nous sommes en train de l’écrire. Mais il faut attendre la réception du public, les audiences et la décision de la chaîne pour être certains qu’il y aura une saison 2. Sinon, je suis aussi sur un projet de film et j’envisage un retour sur scène avec Ramzy.