Laurent Ruquier: «Ce qui empêche d’avoir la grosse tête, c’est quand on se tape un bide»
MEDIAS•L’animateur rempile pour sa 2e saison des « Grosses Têtes » sur RTL, et la 10e de « On n’est pas couché » sur France 2…Propos recueillis par Clio Weickert
Une rentrée bien chargée. Après une année couronnée de succès, Laurent Ruquier rempile pour sa 2e saison des Grosses Têtes sur RTL, et la 10e d’On n’est pas couché sur France 2, marquée par de nouveaux collaborateurs (Benjamin Castaldi à la radio, Aymeric Caron à la télé) et de nouveaux challenges. 20 Minutes l'a rencontré.
Quelles sont vos bonnes résolutions pour cette nouvelle saison des Grosses Têtes ?
Faire aussi bien, sinon mieux. La bonne surprise de l’an dernier, c’est qu’on a atteint nos objectifs assez rapidement. Il ne fallait pas perdre trop d’auditeurs, finalement on en a gagné. Mais nous ne sommes pas encore en vitesse de croisière. On doit élargir encore l’auditoire, et faire de l’émission qui a été un gros succès, un triomphe.
La saison dernière, vous avez fait appel à des personnalités inattendues de la télé, Cristina Cordula par exemple, pourquoi s’être tourné vers elle ?
Parce que je cherche des personnages ! Il faut prendre des gens qui ont un fort caractère ou une forte personnalité, qui ont des aspérités. Et surtout pas une animatrice télé interchangeable avec une autre. Il y a plein de filles à la télé, vous en prenez une, vous mettez l’autre, c’est la même chose. Ce qu’il faut dans l’émission, ce sont des gens qui se distinguent tout de suite.
Vous avez donné un nouveau souffle à l’émission qui cartonne sur RTL, et pourtant, la diffusion à la télé en juin n’a pas rencontré le succès escompté…
Très sincèrement, je pense que ce n’est pas fait pour la télé. C’est une émission d’improvisation, de liberté, et tout ça on ne peut pas l’avoir devant des caméras. Avant de faire un succès sur TF1, Philippe Bouvard a mis des années à y arriver, et c’était à force de sketchs visuels et de choses que les Grosses Têtes elles-mêmes n’avaient pas très envie de faire. S’il faut que je fasse talquer les fesses de Jean-Pierre Coffe par Pierre Bénichou, ni l’un ni l’autre n’accepteront. Et à l’époque quand Sim, Carlos et Francis Perrin le faisaient, c’était un peu à contrecœur. S’il faut en arriver là, non, je ne le ferais pas.
Vous rempilez pour une 10e saison d’On n’est pas couché, pourquoi avoir choisi Yann Moix pour remplacer Aymeric Caron ?
Cela faisait un moment qu’on en avait envie, lui et moi. Je trouvais que le binôme avec Léa Salamé était intéressant, et puis ça allait avec l’envie de m’orienter vers des participants dont on ne connaisse pas forcément ce qu’ils pensent politiquement. Et là on ne sait pas trop, ni pour l’un, ni pour l’autre. Ce n’est pas Zemmour/Naulleau, Polony/Caron… C’est plus flou, et ce n’est pas plus mal.
Les clashs sont récurrents dans ONPC, on a parfois l’impression que tout est mis en œuvre pour les provoquer…
D’abord, il n’y a pas tant de clashs que ça, si vous prenez quarante émissions dans l’année, il y en a peut-être eu trois ou quatre… Je vous jure qu’à 98 % ça se passe très bien. Les clashs sont minimes, on ne retient que ça, on est dans l’air du buzz. Mais nous n’y sommes pour rien et je me passerais très bien de ce genre de publicité. Je m’en contrefiche.
Vous êtes à la télé, à la radio, au théâtre… Quel est votre secret pour vous préserver de la grosse tête ?
Justement j’ai invité Florence Foresti à venir aux Grosses Têtes ! Et d’ailleurs je la connais suffisamment pour dire qu’elle ne l’a pas. Quant à moi… De toute façon on n’est jamais à même de se juger soi-même. Après il faut juste se surveiller et demander aux copains de le faire aussi. Et puis un petit gadin ou un gros échec ça fait du bien aussi car ça permet de se rappeler qu’on n’est pas le roi du pétrole. La vie artistique est faite de haut et de bas, et ce qui empêche d’avoir la grosse tête, c’est quand on se tape un bide.