Pourquoi la grève à Radio France ne pèsera pas sur les prochains résultats d'audience
MEDIAS•Médiamétrie s’apprête à publier ce mercredi sa mesure de l’audience des radios françaises sur la période janvier-mars…Anaëlle Grondin
Il ne faut pas s’attendre à un tremblement de terre. Alors que Médiamétrie doit dévoiler ce mercredi les derniers résultats des audiences radio, beaucoup d’observateurs (et d’auditeurs) s’interrogent sur l’impact de la grève à Radio France qui dure depuis 27 jours à présent. Alors même que les chiffres ne sont pas encore rendus publics, on peut d’ores et déjà affirmer que l’enquête ne montrera pas de bouleversements significatifs, pour plusieurs raisons.
Cette première enquête de l’année mesure l’audience des radios entre le 29 décembre et le 29 mars inclus. Non seulement les résultats divulgués par Médiamétrie ne permettent pas d’isoler des dates en particulier, mais la grève à Radio France, qui se poursuit jusqu’à ce mardi encore, a commencé le jeudi 19 mars. Les jours où les antennes du groupe ont été perturbées représentent ainsi seulement onze jours sur les 91 pris en compte par Médiamétrie, ce qui est très peu significatif. Par ailleurs, si l’on prend en compte le «prime time» de la radio qu’est la matinale, il ne faut pas oublier que la tranche 6/9 de Patrick Cohen sur France Inter (la plus écoutée de France en quart d’heure moyen) était toujours à l’antenne les jeudi 19 et vendredi 20 mars, deux premiers jours de la grève.
Les radios privées prudentes dans leurs analyses
Il sera ainsi très difficile de pouvoir tirer des conclusions sur l’impact du mouvement social pour le groupe audiovisuel, qui redoute une perte d’audience «très significative», autant que pour les radios privés. Pour une analyse complète, il faudra attendre le mois de juillet, lorsque Médiametrie publiera les audiences radio réalisées entre avril et juin.
Malgré la longévité exceptionnelle de la grève à Radio France, les radios concurrentes - qui ont déjà les résultats de l'étude sous les yeux ce mardi soir - restent d’ailleurs prudentes dans leurs analyses. Il n’est pas aussi simple que cela de récupérer des auditeurs. Surtout ceux des antennes publiques. «En radio les gens ont leurs habitudes, il y a moins de zapping qu’à la télé», nous rappelle une station privée. Et cela sans compter le succès inattendu des playlists musicales diffusées par Radio France pendant la grève.