Radio France entamera son 16e jour de grève ce vendredi. Mathieu Gallet, le PDG de la Maison Ronde a été reçu ce jeudi par Fleur Pellerin. A la suite à cet entretien, Mathieu Gallet était l’invité de Laurence Ferrari ce jeudi sur iTélé pour discuter de la crise qui agite le groupe public.

«Une vraie réunion de travail, constructive»

L’entretien s’est «très bien» passé, a jugé la ministre de la Culture. Pour le PDG de Radio France parle de son côté d’«une vraie réunion de travail, constructive».

Le gouvernement veut-il la tête de Mathieu Gallet? «Je ne pense pas», estime le patron de la Maison Ronde. «Il n’y pas de sujet Mathieu Gallet, mais un sujet Radio France », a-t-il encore affirmé.

Mathieu Gallet a également rappelé qu’il avait été nommé à l’unanimité par le CSA et que seule cette institution était susceptible de lui retirer son mandat. Le CSA a renouvelé sa confiance dans un communiqué, a-t-il encore précisé.

«Une sorte de cabale organisée»

Au sujet de la polémique, née après révélations répétées sur les dépenses attribuées à Matthieu Gallet par le Canard Enchainé, le patron estime qu’il est victime d’«une sorte de cabale organisée» par «un réseau de l’ombre».

Au sujet des dernières révélations sur ses dépenses supposées à l’INA, il s’interroge: «Comment le Canard Enchaîné n’a-t-il pas été vérifié ces sources et se soit laisser enfumer?». Il a réaffirmé qu’il avait décidé d’attaquer l’hebdomadaire satyrique en diffamation.

Et même si la grève s’enlise, il ne donnera pas sa démission. «Je suis là pour lui donner un avenir à Radio France», considère-t-il.

«La trésorerie est à sec»

«La trésorerie est à sec. Si on ne fait rien avant l’été, on déposera le bilan», affirme le patron du groupe radiophonique. Il définit ainsi le plan stratégique qu’il a présenté à Fleur Pellerin: «des économies dans un programme de développement».

Il estime que seul 1% du budget de la Maison Ronde est consacré au numérique : « Il existe des besoins dans le numérique qui ne sont pas couverts».

Pas de fusion des rédactions

Au sujet du plan de départ volontaire évoqué lors du CCE extraordinaire du 24 mars, «Ça dépend du choix de l’Etat», botte-t-il en touche.

Il veut «d’autres types d’annonceurs» pour augmenter les recettes, et réaliser «des économies sur les frais de diffusion».

Alors que la Cours des comptes recommande la fusion des rédactions, Mathieu Gallet est contre: «Ce n’est pas ma vision du pluralisme à Radio France».

Pas de fermeture d’antenne, ni pour Mouv’, ni pour France Musique, mais un «vrai projet» sur le Web. Concernant la fermeture d’une des formations musicales de Radio France, il ne se prononce pas.

La grève coûte «1 million d’euro par semaine»

Mathieu Gallet évalue l’impact financier de la grève à «1 million d'euros par semaine». «La grève coûte cher et nous prive de nos auditeurs et spectateurs», martèle-t-il.

«La grève doit cesser. Je présenterai mon plan mercredi matin aux salariés», annonce encore le PDG de Radio France. Le 8 avril s’annonce être une journée décisive pour Mathieu Gallet, outre ce CCE extraordinaire, il devra également défendre son projet stratégique devant les députés de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée, puis au Sénat.