Un faux journaliste se faisait inviter dans des festivals de musique
JUSTICE•Un homme de 55 ans a été déclaré coupable d’escroquerie pour s’être fait passer pour un journaliste de France Culture…B.Ch. avec AFP
Il voulait rencontrer des stars. Un homme de 55 ans qui s'est fait passer pour un journaliste de France Culture pendant des années pour assister à des festivals de musique a été déclaré coupable d'escroquerie et usurpation de titre.
Auditeur assidu de France Culture, il se faisait passer pour un des journalistes de la station auprès des organisateurs de festivals. Il se faisait ainsi payer ses billets de trains et nuitées d’hôtels lors de ses congés et week-ends. Ayant bien saisi la situation économique des festivals et des médias, il ne réclamait que des places en seconde classe et des hôtels modestes.
Des interviews comme souvenirs
En mai 2010, il s’est fait pincer après avoir quitté précipitamment un hôtel de Lorient (Morbihan) car on venait de lui demander sa carte de presse.
«Le but, c'était de rencontrer des vedettes, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Julien Clerc, Maxime Le Forestier», a-t-il expliqué à la barre, se présentant devant le tribunal comme un homme «stressé, angoissé par la vie.» Paradoxalement, «le fait d'aller rencontrer des stars, ça me désinhibait. Ça me faisait du bien psychologiquement.»
Pro, il réalisait des interviews, qu’il enregistrait et réécoutait parfois.
Journaliste est bien un titre
L’affaire n’a pas fait rire France Culture dont les journalistes ne se font jamais inviter par les festivals. «Il n'est pas question de se faire inviter, c'est un gage de leur liberté», a plaidé l'avocat de Radio France, Me Basile Ader, invoquant le «préjudice d'image.»
Selon l'avocat du prévenu, l'usurpation de titre n'est pas applicable à la profession de journaliste. Le tribunal a estimé le contraire, mais a ajourné le prononcé de sa peine au 4 juin 2015 et le quinquagénaire devra d'ici là verser 2.000 euros de dommages et intérêts et 500 euros pour les frais de justice, à Radio France, partie civile.