INTERVIEWYves Calvi: «J’écoute Pierre Bénichou sous ma douche, à 3h du matin»

Yves Calvi: «J’écoute Pierre Bénichou sous ma douche, à 3h du matin»

INTERVIEWLe présentateur de «C dans l’air» a pris lundi les commandes de la matinale d’RTL. A J+5, il livre ses premières impressions à «20 Minutes»…
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

Deux quotidiennes, ça fait beaucoup pour un seul homme. Yves Calvi a pourtant l’air en forme au téléphone, en ce cinquième jour de marathon. Choisi pour succéder à Laurent Bazin aux manettes de la matinale d’RTL, du lundi au vendredi de 7h à 9h30, le journaliste de 54 ans a dû lâcher la présentation de «Mots Croisés» sur France 2, qui revient à Anne-Sophie Lapix, mais conserve «C dans l’air» sur France 5, chaque soir à 17h45.

Votre première semaine a été explosive, avec la démission du gouvernement…
C’était une très bonne surprise! Il n’y a pas un journaliste qui à ma place ne vous dirait pas que démarrer une matinale de rentrée avec une crise politique qui devient gouvernementale ne soit pas intéressant, motivant, et plaisant à traduire à l’antenne. J’ai envie de dire: une gâterie! Un coup de chance.

Vous aviez le trac pour ce nouvel exercice… Votre bilan à J+5?
Je n’avais pas animé de matinale depuis 25 ans! J’ai des réflexes professionnels, mais ils ne suffisent pas. Une matinale, c’est un grand carrefour qui bouge toutes les 5 minutes, ça demande une attention, une rigueur, et après un lâcher prise. Je suis très content de cette semaine, on a d’ores et déjà un vrai rendez-vous pendant 2h30, sans rien d’artificiel. Ce que j’ai envie d’améliorer, c’est moi. Il faut que je réapparaisse, que je sois plus détendu, moins préoccupé de la mise en route de la machine. Pas pour m’imposer, mais pour être une présence chaleureuse, rigoureuse. Ce qu’on connaît de moi.

La matinale de Laurent Bazin, c’est celle que vous écoutiez?
Evidemment. Je ne peux pas faire autrement, par définition j’écoute la radio où je travaille [Il anime depuis 2010 l'interview «Le choix d'Yves Calvi», qu'il conserve à 8h17]. La nuit j’écoute entre 3h et 4h la rediffusion des «Grosses Têtes». Le matin je prends ma douche en écoutant Pierre Bénichou!

Votre marathon horaire, ça donne quoi?
Le réveil sonne à 2h45, je suis à RTL pour 4h, je m’accorde au moins 2h de sommeil chez moi en fin de matinée, je suis à «C dans l’air» vers 15h, à la fin de l'émission je passe à RTL pour être sûr qu’on soit tous d’accord sur ce qu’on fait le lendemain, et j'essaie de dormir vers 22h30…

Le tout avec une discipline de sportif ?
Je suis tout sauf un sportif mais j’espère tabler sur une bonne hygiène de vie, oui, avec du sport, pour conserver de la lucidité. Pour tout vous dire, je n’ai pas bu une goutte d’alcool cette semaine. Mais demain c’est mon anniversaire, je vais quand même boire un verre!

Animer une matinale, on vous l’avait proposé avant. Vous aviez décliné. Pourquoi avoir dit oui cette année?
Je suis un présentateur à géométrie variable, je peux présenter des émissions de 2h ou faire des interviews de 5-6 minutes., et j’avais envie de me lancer dans quelque chose de nouveau. La radio est un secteur ultraconcurrentiel, ça vaut le coup d’aller porter les couleurs de RTL pour gagner. Et puis il y a une part d’irrationnel, je me suis dit que c’était le moment. J’avais envie de me lancer le défi. Un défi physique aussi, parce que je n’ai plus 25 ans…

L’environnement concurrentiel vous booste? La guerre avec Europe 1?
Bien sûr! Europe 1 a fait une très bonne saison, France Inter est un concurrent majeur, RMC continue de pousser, on a les radios et chaînes télé d’info continue, en plus des réseaux sociaux, ça blablate toute la journée! Je pense qu’RTL, dont la grande force est de parler à tous les Français, doit apporter son identité. C'est ce qui me motive. C'est quand même un beau projet de faire une grande radio populaire qui respecte son public.

Et la qualité n°1 requise pour être le meilleur matinalier de France?
Etre gourmand d‘actualité. Et avoir le souci de ses auditeurs.