Les sports en intraveineuse
•overdose Les amateurs de sport à la télévision ont l'embarras du choix, en gratuit ou en payantBenjamin Chapon
Il faut être dopé aux amphétamines pour espérer voir tout le sport à la télé. Et la concurrence tourne à la compétition permanente. Outre les chaînes d'infos sportives en continu payantes – Infosport, Sport365, et bientôt L'Equipe 21 sur la TNT gratuite (lire encadré) – et Eurosport (pour laquelle Discovery vient de s'allier avec TF1), Canal+ et beIN Sport se livrent à une guerre pour l'acquisition des droits des plus prestigieuses compétitions.
La chaîne qatarie a ainsi chipé les droits de la NBA à son diffuseur « historique », Canal+, et pourrait rééditer l'affront dans quelques semaines avec les droits sur la Premier League, le championnat de foot anglais. Bientôt six mois après le lancement de beIN Sport, 20 Minutes a demandé à plusieurs abonnés des deux ensembles de chaînes leurs impressions.
Commentaires à ton ou atones
Ils sont trois couples à avoir pris ensemble un abonnement à Canal+ et à beIN. « Dans notre groupe, il y en a qui en avaient marre du fameux “ton Canal”, expliquent Armelle et Arnaud qui, avec deux autres couples, se sont abonnés aux deux chaînes. On a décidé de garder l'abonnement parce que ce sont les matchs de Canal qui créent le plus de débat. Quand on hésite entre plusieurs matchs, si on est d'humeur à s'engueuler un peu on regarde Canal+ parce que souvent, les commentaires des présentateurs sont clivants. » C'est précisément l'approche, jugée plus neutre de beIN qui a séduit Jean-Jacques. « Comme la plupart de mes amis, l'analyse, je vais la chercher sur des blogs comme Les Cahiers du football. »
Karim Nedjari, directeur des rédactions sport de Canal+, défend sa ligne éditoriale : « Etre fort en images, en humeur et en humour. L'animation pure, c'est terminé. Nous devons être journalistiquement à la hauteur des événements que l'on diffuse. Nous ne briderons pas notre expertise ni notre impertinence parce que c'est l'ADN de Canal+. » De son côté, Florent Houzot, directeur de la rédaction de beIN Sport, rappelle qu'en prenant l'antenne, bien avant le coup d'envoi, beIN sait mettre en perspective les événements sportifs », mais confirme que l'ambition première est « d'avoir du volume, en direct. On cherche toujours à offrir le plus de solutions possibles pour l'abonné ». Mais même avec deux canaux entièrement dédiés au sport, beIN commence à devoir faire des choix parmi la multitude d'événements dont elle a acquis les droits. « C'est un problème de riches dont on s'accommode très bien », sourit Florent Houzot.