La CAF en mode rigueur
social Le mouvement social se poursuit malgré les discussionsmickaël penverne
La rigueur et point barre. Après s'être rassemblés mardi devant la direction de la caisse d'allocations familiales à Marseille (14e), les salariés en grève depuis le 9 mai, ont rencontré la direction. Malgré quelques avancées, le mouvement se poursuit.
Un budget en baisse
La CAF des Bouches-du-Rhône gère environ 400 000 allocataires et reçoit, dans un de ses 11 centres, plus d'un million de visites par an. Pour accueillir et traiter tous ces dossiers : 1 200 employés. Un nombre insuffisant selon l'intersyndicale qui réclame des effectifs supplémentaires. Surtout face à l'aggravation de la crise économique et sociale. « Plus de la moitié de nos allocataires ne vivent que des prestations familiales, indique Lionel Zaouati, de la CGT. Nous sommes devenus le guichet unique de la précarité. Or, nous n'avons plus les moyens de mener nos deux missions de service public que sont l'accueil et le traitement des dossiers ». Selon les syndicats, plus de 65 000 d'entre eux traînent dans les tiroirs de la CAF. Pour les traiter, il faudrait consacrer trois à quatre mois de travail.
Ou embaucher à tour de bras. Impossible, répond la direction. Le budget de fonctionnement de la CAF, qui s'établit à 55 millions d'euros, est en baisse de 7,6 % par rapport à l'année dernière. « Nous sommes sous la tutelle du ministère des Affaires sociales mais aussi du Budget, souligne Jean-Pierre Soureillat, directeur général de la CAF. Comme tout le monde, nous devons contribuer à l'effort de réduction des dépenses publiques. » Après sa rencontre avec les syndicats, il a lâché un peu de lest en avançant de trois mois la titularisation de sept employés et en promettant quelques vigiles supplémentaires dans les centres d'accueil du public. Pour le reste, c'est non. « Je ne joue pas le pourrissement, assure-t-il. Mais je ne pourrai pas donner plus que ce que j'ai ».