Les licenciements annulés

Les licenciements annulés

fralib La cour d'appel d'Aix a invalidé hier matin le plan social d'Unilever
amandine rancoule

amandine rancoule

Des embrassades, des sourires et quelques larmes. Les salariés de l'usine Fralib à Gémenos savourent leur « victoire ». La cour d'appel d'Aix-en-Provence a annulé hier matin le plan de sauvegarde de l'emploi concernant les 182 salariés de la fabrique de thés et d'infusions, menacée de fermeture par Unilever. Ils avaient été déboutés en première instance. « Compte tenu de la grave insuffisance des mesures proposées au regard des moyens du groupe Unilever, un tel plan de sauvegarde de l'emploi ne peut être considéré comme suffisant, sérieux et pertinent, estime la cour dans son arrêt. Il est bien évident qu'aucun salarié du site ne peut accepter de telles conditions et que présenter de tels postes revient à ne rien proposer. » La justice a en revanche validé la procédure de consultation. « La cour ne peut que constater que le site est le moins compétitif [des trois usines du groupe], explique la direction, qui pourrait se pourvoir en cassation. Jusqu'à nouvel ordre, toute nouvelle négociation individuelle est suspendue. Mais le processus de fermeture va se poursuivre ».

« Il y a encore un peu de justice »
« On verra bien demain ce qu'il advient, raconte Chantal, 42 ans de boîte dont 25 au Havre. Après 14 mois de lutte et de pression, on peut prendre le temps de fêter cette victoire et se dire qu'il y a encore un peu de justice et que, de temps en temps, elle se penche sur la classe ouvrière ». Plus loin, à côté de la tente plantée devant l'usine, Marie-Noël est pantoise. « Je ne m'en remets pas », confie-t-elle, entre larmes et rires, à sa sœur, également salariée de l'usine. « Ça vaut le coup de se battre. On a raison et on est légitime », souligne Gérard Cazorla, le secrétaire CGT du comité d'entreprise. Cette nuit, le syndicat a de nouveau surveillé le site, par précaution. Ce matin à 11 h 30, un rassemblement de soutien et de fête est organisé par la CGT départementale. « Le groupe Unilever n'a plus le choix, il doit négocier », pense le syndicat. Une réunion entre la direction et les salariés est prévue la semaine prochaine.

table ronde

Les salariés demandent toujours l'organisation d'une table ronde sur l'avenir du site, entre les services de l'Etat, le groupe Unilever et les représentants syndicaux. Mardi, Michel Vauzelle (PS), le président de la région, et François Hollande (PS), candidat à la présidentielle, ont adressé un courrier à François Fillon (UMP), le Premier ministre, à ce propos.