Les premiers états généraux du riz se sont tenus, hier matin, au conseil régional Paca, réunissant une centaine d’acteurs de la filière camarguaise. Représentant 70 % de la production rizicole française et 2 000 emplois pour la région, la riziculture de Camargue traverse une crise aiguë, illustrée par la fermeture de l’usine Lustucru d’Arles et la perte consécutive de 146 emplois. Face à ce « scandale », le président de la région, Michel Vauzelle (PS), avait promis, en septembre dernier, la tenue d’états généraux, « pour que chacun soit placé devant ses responsabilités ». Hier, les intervenants ont fait le point sur les handicaps structurels de la filière camarguaise, à commencer par la salinité des sols et le climat, plus froid que dans d’autres régions productrices, entraînant des coûts de production plus élevés. Ce manque de compétitivité serait aggravé par l’évolution de la consommation française, qui se tourne vers les riz parfumés (basmati, thaï) d’Asie. Les incertitudes de la nouvelle politique commune de l’Union européenne ajoutent à l’inquiétude. « Il y a un risque réel de délocalisation de la production, les pouvoirs publics doivent aider les producteurs », a rappelé Christian Frémont, préfet de région. Différentes pistes ont été évoquées pour la relance (travail sur la qualité et l’image du riz camarguais, soutien à la recherche agroalimentaire, amélioration de la commercialisation). Petit espoir pour les délégués syndicaux Lustucru venus, hier, suivre les débats : un groupe de travail étudie actuellement la possibilité d’une poursuite de l’activité dans leur ancienne usine, éventuellement avec le soutien d’aides publiques.Guylaine Idoux