Corinne Vezzoni, architecte des archives et de la bibliothèque départementales

Corinne Vezzoni, architecte des archives et de la bibliothèque départementales

Cette Marseillaise de 40 ans dirige le chantier des archives et de la bibliothèque départementales, situé dans la zone Euroméditerranée, dont le gros oeuvre vient de se terminer. L’inauguration est prévue en 2005. Qu’est ce qui vous a séduite dans ce conc
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Cette Marseillaise de 40 ans dirige le chantier des archives et de la bibliothèque départementales, situé dans la zone Euroméditerranée, dont le gros oeuvre vient de se terminer. L’inauguration est prévue en 2005. Qu’est ce qui vous a séduite dans ce concours public ? Situé dans un quartier en construction, le site m’a inspirée. Comme la présence aérienne des voies rapides – d’où le choix d’élever 7 étages sur 28 m de hauteur, pour ne pas être écrasé par le viaduc. C’est également la perspective de plancher sur un bâtiment atypique, avec des parties étanches, inaccessibles au public, qui m’a intéressée. Et puis c’est surtout un projet très ambitieux, qui s’étend sur 28 000 m2, avec un investissement de 61 millions d’euros. Comment avez-vous conçu ce bâtiment emblématique ? Je l’ai envisagé comme un coeur précieux dans une enveloppe, un galet poli à protéger. Les archives se retrouveront ainsi à l’intérieur d’une coque étanche en béton, dans des tons de rouge en référence aux containers que l’on voit sur les ports. Quant à la façade qui enveloppe complètement le galet, elle est constituée de panneaux de verre, montés selon un procédé technique expérimental : deux feuilles de verre qui pincent une feuille de textile. Le verre peut être acidé, translucide, sérigraphié, transparent, ce qui donne toutes ces nuances, du blanc au vert d’eau. L’ensemble est à voir comme une réponse aux paquebots qui passent au large. C’est votre réalisation la plus prestigieuse... Peut être. Mais je tiens également beaucoup, par exemple, au lycée Matisse à Vence (Alpes-Maritimes), un projet pointu qui s’est monté dans une grande propriété anglaise du début du siècle. La première rentrée scolaire a d’ailleurs eu lieu en septembre dernier. On trouve peu de réalisations portant votre signature dans la ville... C’est la première fois que nous construisons ici. Car percer à Marseille est difficile. Pour ce qui est du marché privé d’abord, il n’est pas évident de se faire une place dans un système bien rôdé, qui fait la part belle aux grandes familles marseillaises et aux réseaux. Notre cabinet a donc fait le choix du public, des concours. Mais dans ce domaine, on trouve malheureusement peu de projets ambitieux pour la ville. Du coup, nous sommes presque plus connus à Paris, où nous travaillons notamment pour le ministère des Affaires étrangères : le Lycée français du Caire, la bibliothèque du Quai d’Orsay. Nous avons également décroché des chantiers à Bordeaux ou à Nantes. Vous ne boudez pas Marseille pour autant ? Pas du tout ! C’est d’ailleurs notre cabinet qui doit réaliser le hall international de l’aéroport Marseille-Provence, quand les budgets seront là. Nous faisons également partie de l’équipe de concepteurs retenue pour le futur tramway de Marseille... Propos recueillis par Léna Bitton