«Ça a chauffé, oui, ça s’est pas mal frité » : Voilà comment un syndicaliste résume les événements de la nuit de lundi à mardi, à Marseille, au septième jour de la grève des éboueurs de chez Derichebourg. « Deux gars ont été blessés », assure même, auprès de 20 Minutes, le délégué syndical FO Bernard Pizzo. « Il n’y a pas eu de violence, les choses se sont passées correctement, d’ailleurs nous intervenons sous contrôle d’huissier, justement pour éviter de tels débordements », répond un porte-parole de Derichebourg, joint ce mardi matin.

Selon les grévistes, l’entreprise « a sorti des bennes en force ». Un gréviste a garé sa voiture à la sortie du dépôt, pour empêcher la sortie des camions. « Un gars a foncé dans la voiture, il l’a éclatée, et il a blessé les deux gars à l’intérieur », reprend Bernard Pizzo, qui affirme qu’ils ont été pris en charge aux urgences de l’hôpital européen, et qu’ils vont déposer plainte. Aucune plainte n’a pour l’instant été enregistrée, apprend-on de source policière.

« Notre société a organisé un service minimum cette nuit sur le deuxième secteur. Nous avons été empêchés à plusieurs reprises par les grévistes, entravant la liberté du travail et menaçant physiquement nos équipages », déplore un représentant de Derichebourg, auprès de 20 Minutes.

Une opération « coup de poing » de la métropole

La métropole de Marseille a par ailleurs organisé une « opération coup de poing », ce mardi matin, vers 5h30, selon France 3 Provence et La Provence. Quinze camions ont été acheminés « en toute discrétion » à Ensuès-La Redonne. Les déchets des hôpitaux et des écoles ont été ramassés en priorité.

La grève des éboueurs, à Marseille, dure depuis mercredi. Environ 200 salariés de chez Derichebourg ont arrêté le travail pour réclamer le maintien de leurs primes, et bloquent les centres de transfert, empêchant toute collecte dans Marseille. Derichebourg, qui a repris les contrats de Veolia et de Nicollin début septembre, assure que le nouveau mode de calcul leur assure un pouvoir d’achat supérieur. Les grévistes et la direction doivent rencontrer l’inspection du travail ce mardi matin.