Marseille: Accusés de viol sur un militant LGBT, deux hommes ont été placés en prison
FAITS DIVERS•Un militant LGBT algérien a été séquestré pendant plusieurs heures et violé, avant d’être délivré par des policiers…G.D. avec AFP
Des photos de la victime, le visage tuméfié, avaient circulé sur Internet après l’agression. Deux hommes ont été mis en examen et écroués à Marseille pour la séquestration et le viol d’un militant LGBT algérien de 35 ans, réfugié en France, a-t-on appris samedi auprès du parquet.
Drogué dans un bar
Ce militant, Zak Ostmane, pense avoir été drogué, le vendredi 3 mars, alors qu’il buvait une bière dans un bar LGBT du centre de Marseille, a raconté à l’AFP Véronique Godet, déléguée Paca de SOS homophobie, qui a recueilli son témoignage. L’Algérien, dont le discernement était altéré selon ses termes, a suivi un homme dans un hôtel, où une autre personne les a rejoints. Après avoir bu une autre bière, il s’est endormi, et s’est réveillé alors que les deux hommes le violaient.
« Ils se sont servis de lui comme d’un punching-ball », ajoute Véronique Godet. Pendant sa séquestration, l’Algérien, a pu observer ses agresseurs. Il a relevé chez l’un d’entre eux un accent anglais, chez l’autre un accent américain. Il a identifié l’un d’eux comme un légionnaire, l’autre comme un déserteur de la légion étrangère.
Secouru par des policiers
L’agression de Zak, qui a fui l’Algérie du fait de son militantisme LGBT, a pris fin dimanche matin lorsqu’il a aperçu des policiers à la fenêtre de la chambre d’hôtel, et attiré leur attention en criant. Les policiers l’ont secouru et arrêté les deux agresseurs.
Le parquet a ouvert une information judiciaire notamment pour viol, séquestration et violences aggravées, sans retenir le caractère homophobe du crime. L’association SOS homophobie va soutenir Zak Ostmane dans ses démarches.
Pas plus à Marseille qu’ailleurs
Arrivé en France en 2014 comme journaliste freelance, Zak Ostmane milite au sein d’une association d’entraide pour les Maghrébins victimes d’homophobie : Shams France. Il est l’auteur en 2016 d’un essai autobiographique intitulé Genre interdit : nos années noires, entre totalitarisme et obscurantisme. Mes luttes, ma liberté, mon exil.
« Les violences à l’encontre des LGBT sont plus présentes dans les grandes villes, mais pas plus à Marseille qu’ailleurs ». affirme Véronique Godet, de SOS homophobie en région Paca. Elle note une difficulté supplémentaire pour les homosexuels maghrébins, qui sont « dans une situation très compliquée » selon elle.