Même effectif, mercato différent. A un mois du lancement de la première phase de recrutement de l’ère McCourt, tous les paris sont lancés. Le club le plus populaire de France s’apprête à entamer un des virages les plus importants de son existence et pourrait affoler le marché d’hiver. « Marseille restera toujours Marseille et l’OM n’a jamais eu de mal à attirer des joueurs, tempère tout de suite Yvan Le Mée, représentant entre autres de Romain Alessandrini et Mario Lemina. Aujourd’hui, ça ne peut que s’accélérer. »

« Il y a beaucoup à réparer à l’OM »

Car en plus d’offrir un projet sportif stimulant, le fameux « OM Champion Project », en plus d’avoir remplacé une direction conspuée par des têtes connues et reconnues, Rudi Garcia et Andoni Zubizarreta, l’Olympique de Marseille tourne la page de cinq ans d’errance en termes de recrutement. « Tout le monde avait envie qu’il y ait des moyens et c’est fait, confirme Le Mée. Maintenant le débat nous amène au mercato d’hiver qui est un marché de correction, de réparation et il y a beaucoup à réparer à l’OM. Il faut amener de l’expérience et du talent. C’est toujours compliqué de trouver les bonnes solutions, si on n’a pas d’argent à injecter c’est même un miracle. »

Niveau budget, Frank McCourt a annoncé dès sa prise de fonction mi-octobre qu’il injecterait 200 millions d’euros sur trois ans. Quelle partie sera consacrée au mercato hivernal ? L’Equipe table sur 75 millions. La somme servira a minima à couvrir les besoins affichés par Rudi Garcia : un latéral gauche pour suppléer Henri Bédimo blessé, un attaquant et un milieu de terrain. « La logique sportive c’est de mettre la plus grande partie des investissements les deux premières saisons », estime l’agent marseillais. Mais le plan de l’OM est loin d’être défini, publiquement du moins. Il reprend :

« « Est-ce qu’on peut leur proposer des joueurs à deux ou trois millions ou des joueurs à 15 millions, je ne sais pas. Les dirigeants n’ont pas communiqué sur le budget, ils vont peut-être le faire dans la semaine. Aujourd’hui c’est un peu flou. » »

La « lettre au père Noël »

Reste au trio Eyraud-Zubi-Garcia de s’accorder. Si la « connivence » entre les deux derniers protagonistes est évidente pour Le Mée, leur collaboration intrigue Christophe Bouchet. « Je reste extrêmement réservé sur le triumvirat avec un actionnaire éloigné, analysait récemment l’ancien président du club marseillais. On prend un directeur sportif mais l’entraîneur a le dernier mot, alors quid du président ? Ce sont trois professionnels crédibles et sérieux mais ensemble on ne sait pas. »

A un mois du lancement officiel des hostilités, c’est la rengaine habituelle qui agite l’air ambiant. Rumeurs, démentis, sources improbables et bouteilles à la mer. En vrac, ont émergé les noms de Bacary Sagna, Jordan Ferri, John Obi Mikel, Jordan Amavi, Geoffrey Kondogbia…

A l’issue du très chaotique dernier marché estival, l’ancien directeur sportif Gunter Jacob avait confié avoir reçu 220 coups de téléphone le dernier jour. Finalement, trois joueurs avaient signé : Clinton Njie, William Vainqueur et Rod Fanni. Jeudi dernier, slalomant tout sourire entre les questions mercato des journalistes, Rudi Garcia s’était amusé : « Ma liste au Père Noël ? On a des postes ciblés, des profils ciblés. » Certains se souviendront peut-être qu’il y a un an quasiment jour pour jour, un autre entraîneur usait de la même boutade pour appuyer son envie de doubler Michy Batshuyai en pointe. C’était Michel. Mais la référence n’est pas forcément rassurante.