OM: Il arrive bientôt ou pas ce mercato ?
FOOTBALL•Plus que 35 jours avant le premier marché version Frank McCourt...C.L.
Voilà, le premier mois de règne est passé. Avec lui, le soulagement des supporters de voir partir Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus de l’Olympique de Marseille. Avec lui aussi, l’excitation de voir arriver 200 millions, le Zubi qui a apporté Neymar sur un plateau au Barça et le respectable Rudi Garcia. Passées les dates anniversaires des arrivées de tous ces talentueux protagonistes, ne reste que la triste réalité : un effectif qui lui est toujours le même et une douzième place en Ligue 1.
A peine remis de la claque monégasque (4-0), les Marseillais se déplacent dans 48h à Saint-Etienne, équipe flottante du milieu de tableau, un peu comme les hommes de la Commanderie. Les Verts eux, n’ont cependant pas fait pire que la neuvième place. Bref, c’est encore un match difficile qui se profile pour Rudi Garcia, réduit à enjoindre l’effectif « de ne pas en prendre six » à la mi-temps sur le Rocher samedi. On en est là. On regarde son calendrier et on fait des croix jusqu’au 2 janvier 2017 et l’ouverture du mercato. Il reste six matchs (dont un huitième de Coupe de la Ligue), avant de fermer boutique pour la trêve.
Ce mercato est un des plus attendus de l’histoire récente de l’OM. Pourquoi ?
Pour relancer l’OM (pas que contractuellement cette fois). Depuis l’été 2015, napalmisé par le départ de Marcelo Bielsa qui avait suivi celui d’une brochette de cadres, l’OM pataugeait. Combinant mauvais résultats, désaffection du public, ennuis judiciaires, entraîneurs instables et direction impuissante. Un an et demi plus tard, c’est un vrai renouveau que traverse le club. Le gros coup de ménage a été fait. Maintenant, l’heure de la reconstruction a sonné. Et le seul domaine où rien n’a encore été lancé, c’est l’effectif. Ce premier mercato version McCourt est un symbole autant que la dernière pierre posée sur les nouvelles fondations du club. Évidemment, le plus gros du renouvellement se fera l’été prochain. Mais il y a urgence à relancer là tout de suite l’OM, pour ne pas laisser mourir l’élan donné avec le rachat. « On aura besoin certainement d’un joueur par ligne, a d’ailleurs annoncé Rudi Garcia, sans mystère. On sera opportuniste ».
Pour affiner le profil de la nouvelle direction. Frank McCourt comme Jacques-Henri Eyraud ont imprimé leur marque. Communication moderne, ambitions, moyens, ok. Mais c’est maintenant que l’américain va sortir le chéquier, dévoilant du même coup son premier investissement. Quelle part des 200 millions d’euros annoncés par le repreneur américain sera dépensée dès la première fenêtre officielle ? L’Equipe table sur 75 millions. C’est là aussi que la paire Garcia-Zubi va faire ses preuves. Encore là que l’on saura si la priorité est donnée aux noms, à la jeunesse, au long terme, à la quantité ou la qualité. Bref, c’est là que tomberont les indices manquants au visage de cette nouvelle direction.
Parce que le coup de la saison de transition, personne n’y croit. Autant les supporters marseillais ont une tendance à l’exigence, autant peu semblent scruter d’un œil torve le début mitigé du « OM Champion Project ». « On ne jugera pas cet OM-là sur une saison », confirmait il y a peu un des responsables du très suivi compte Twitter de la @TeamOM (95.000 abonnés). Après 14 journées, l’OM est 12e, c’est-à-dire à la même position que lorsque Garcia a fait son entrée. On a beau se dire que « l’OM sera énorme dans trois ans », veut-on réellement patienter jusque-là ? Non. Ce n’est d’ailleurs pas la volonté des dirigeants. La double tête pensante du sportif s’active en coulisses. « On fait des listes communes avec des priorités », expliquait le coachsur RMC. Avec la polémique Diarra qui peine à s’étouffer, l’enchaînement de mauvais résultats à effectif constant pourrait enflammer le public. Surtout, si la direction veut tranquillement mener ses projets de long terme sans avoir à déblayer au coupe-coupe les invectives des supporters, elle doit envoyer quelques signaux forts dès ce mercato hivernal.