AMÉNAGEMENTLe J1 ne sera ni une boîte de nuit, ni un casino

Marseille: Le hangar portuaire du J1 ne sera ni une boîte de nuit, ni un casino

AMÉNAGEMENTLe grand port maritime va lancer un appel à projets multi-activités, pour aménager sur le long terme le bâtiment et ses abords…
Caroline Delabroy

Caroline Delabroy

Quel avenir pour le J1 ? Ce n’est pas la première fois que la question se pose autour de cet immense hangar portuaire qui, dans la continuité du , fut l’un des lieux emblématiques de . Mais le port commence à préciser ses ambitions.

Premières certitudes : « Nous ne voulons pas de boîte de nuit, ni de casino », a tranché Jean-Marc Forneri, le président du conseil de surveillance du grand port maritime de Marseille (), en annonçant le lancement, avant l’été prochain, d’un appel à projets international pour l’aménagement du site sur le long terme.

Quelles sont les motivations du port ? Elles sont avant tout financières. « Il nous faut améliorer nos ressources propres », déclare sans détour Jean-Marc Forneri. Outre l’activité portuaire proprement dite, le port entend ainsi mettre en valeur son patrimoine foncier. Il a identifié un certain nombre de bâtiments d’intérêt, à commencer par le J1 qui fut construit en 1923 par la société Eiffel. « Il n’y a aucun port européen qui détient une telle emprise foncière au cœur d’une cité », fait valoir Jean-Marc Forneri, énumérant aussi les nombreux hectares des bassins Est et de Fos. A l’heure actuelle, les revenus fonciers représentent 20 % des recettes.

Quel est le périmètre de ce nouvel appel à projets ? Il englobe cette fois presque l’ensemble du J1. Mis à part une partie du rez-de-chaussée, conservée pour l’exploitation portuaire, les trois niveaux du bâtiment sont concernés par l’appel à projets, à savoir plus de 22.000 m². Mais le port a aussi inclus 10.000 m² de terre-plein, 150 mètres linéaires de quais autour du bâtiment, ainsi que le plan d’eau attenant de 4.000 m², situé au sud. A cela s’ajoutent, en option, 700 mètres de la partie sud de la Digue du Large, qui en 2013 avaient fait l’objet d’une installation de Kader Attia. Bref, il y a de quoi faire.

Quelles sont les activités visées ? Jean-Marc Forneri prévient d’emblée : « Les projets devront être créateurs de recettes pour le port, nous ne sommes par un service public ». « L’amégement ne peut être 100 % commercial, précise-t-il. Cela doit être un espace pluriel, pluridisciplinaire, et il faudra que figure un aspect culturel, éducatif et de formation lié aux activités maritimes ». Et d’ajouter : « Nous ne voulons pas de casino, en revanche il peut très bien y avoir un hôtel de prestige pour plaisanciers haut de gamme ». Un centre des congrès serait aussi manifestement très apprécié. Et quid de l’hypothèse du ? « Ce n’est pas nous qui déciderons si le Dock vient ou pas », répond Jean-Marc Forneri. Sous-entendu, s’ils veulent venir, ils doivent discuter et intégrer un consortium qui répondra à l’appel à projets, puisque telle est la règle du jeu.

A quand le nouveau J1 ? Le bâtiment ne sera de toute façon disponible pour des travaux qu’en 2020, date à laquelle toutes les activités voyageurs à l’international seront transférées au cap Janet - des ferrys pour la Corse partiront néanmoins toujours du J1. D’ici juillet prochain, l’appel à projet doit donc être lancé, et les candidats auront jusqu’à décembre 2017 pour remettre leur offre initiale. Trois à quatre projets seront sélectionnés, qui feront l’objet d’une remise d’offre finale à l’été 2018. En novembre 2018, un jury international aura la charge de désigner le vainqueur. Il devrait être composé « d’un grand écrivain de la Méditerranée », d’universitaires, d’économistes, de chefs d’entreprise, et probablement d’un « grand plasticien marseillais ». La mairie de Marseille a, pour sa part, d’ores et déjà dit son intention de « soumissionner dans un projet qui pérenniserait à long terme l’ambition dont cet espace est porteur ».