Marseille: Pour le préfet, Altéo peut continuer son activité (et le rejet de polluants)
INDUSTRIE•Malgré l'opposition de Ségolène Royal, Altéo devrait pouvoir continuer à déverser des résidus de production d’alumine dans la Méditerranée, en plein cœur du parc national des Calanques...A.R. avec AFP
Le préfet de la région Paca, Stéphane Bouillon, s’est dit ce vendredi favorable à la poursuite d’activité de l’industriel Altéo, qui déverse des résidus de production d’alumine dans la Méditerranée en plein cœur du parc national des Calanques, dans La Provence.
« C’est la position du gouvernement et je l’applique »
« Au vu des conclusions favorables de la commission d’enquête publique et du Coderst [Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques], [je prendrai] un arrêté qui fera en sorte que cette usine puisse poursuivre son activité », a déclaré le préfet de région Stéphane Bouillon, indiquant qu’il attend pour cela un dernier avis du Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques qui doit se réunir le 22 décembre.
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« C’est la position du gouvernement et je l’applique », ajoute le préfet alors qu’à plusieurs reprises la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, avait manifesté son hostilité à la demande de l’industriel. Altéo souhaite le renouvellement pour les trente prochaines années de son autorisation de déverser des résidus de production d’alumine, notamment de l’arsenic et des métaux lourds, dans la Méditerranée, en plein cœur du parc national des Calanques.
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L’industriel affirme avoir amélioré son procédé de production et n’avoir pas besoin de déverser des rejets solides, mais uniquement des effluents liquides.
Royal « pas favorable au renouvellement » de l’autorisation de rejet
Fin novembre, Ségolène Royal avait déclaré qu’elle n’était « pas favorable au renouvellement » de l’autorisation de rejet, rassurant les riverains et associations de défense de l’environnement qui sont très mobilisés dans ce dossier.
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L’une d’elles, l’association CoLLecT-IF, a ainsi demandé à la ministre de saisir le Conseil d’Etat, afin que la plus haute juridiction administrative donne un avis « sur la question du domaine public maritime ». Les associations, qui dénoncent la toxicité des boues rouges, craignent également qu’une nouvelle autorisation de rejet ne remette en cause le statut même de ce parc marin.
Depuis près de 50 ans, cette usine, un site de production d’alumine situé à Gardanne, bénéficie d’un droit d’expédier en mer ces résidus, à 7 km au large de Marseille et Cassis. Plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été ainsi déversées sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne.
L’actuelle autorisation de rejet doit prendre fin le 31 décembre.